top of page

Belle du Sud

De Antoine Vétro, aux éditions TDO, 2019


Lire un roman d’Antoine Vétro, c’est, pour le lecteur que je suis, se retrouver en territoire connu, entre Narbonne et Gruissan. Je retrouve mes repères ou mes repaires, surtout celui de la librairie du 43 de la rue droite, même si, me semble-t-il, un petit « bis » la sépare de celle décrite dans le roman. Le huis clos, dans cette fameuse librairie narbonnaise, est l’occasion de dénouer un sordide fait divers. Les personnages déroulent cette étrange pelote, ils viendront à bout des derniers nœuds, et éclaireront une intrigue très étonnante.


Côme Toulmonde, un libraire de province semble se transformer en ennemi public n°1 lorsqu’il décide de prendre en otage plusieurs personnes dont la jeune inspectrice Caroline Malpassé. Cette séquestration est surtout l’acte d’amour désespéré d’un homme que la nature a peu favorisé.


Antoine Vétro aime jouer le lecteur et certainement avec lui-même, en tant qu’écrivain. Grâce à une pirouette, l’auteur entre dans le roman, est interpellé et manipulé par les personnages qui modifient la narration. Mais Antoine Vétro se joue, encore, du lecteur avec d’autres artifices pour alléger les drames de notre vie dont celui plus cruel que les autres, ne pas connaître ses parents. Une injustice incroyable qui prive l’enfant, puis l’adulte abandonné de connaître son passé, qu’il soit bon ou mauvais. Une lecture rafraichissante malgré un sujet extrêmement complexe.


Librairie Libellis

Depuis 2007, au centre-ville de Narbonne, Libellis est une librairie généraliste et indépendante à orientation littéraire, faisant une belle place aux sciences humaines et aux livres jeunesse. Choix, conseils, accueil des deux libraires, Michel Sanche et Yolène Romeur. La librairie est partenaire de nombreuses rencontres et manifestations.



Début du livre « Pensez-vous que l’inspectrice Caroline Malpassé imagine ma réalité telle que je l’imagine ? Telle que je la lui présente ce matin au téléphone sans mon regard lié au sien ?C’est chiant, le téléphone. J’étais sur le point de casser le mien. De le jeter de toutes les forces qu’il me reste contre ma vitrine. Et de les briser, téléphone et vitrine. Il s’en est fallu d’une seconde : la seconde où j’ai entendu sa voix dans ce putain de téléphone, la voix de ma chère inspectrice, ma chère inspectrice Caroline Malpassé. »

Extrait « Il ne dit pas ce qu’il pense. Il pense que personne n’est solide. Rien. Aucun groupe. Que c’est le plus difficile à apprendre. Qu’on est des locataires des situations, jamais les propriétaires. »


Extrait « Salut, proc ! Une bise de ma part aux spécialistes des prises d’otages ! Françaises, français, me comprenez-vous ? Un indigné parle aux résignés ! Un insoumis parle aux soumis ! Un fou d’Amour parle aux saints Valentin enamourés ! Regardez ! Ecoutez ! MOI, la bête jetée et rejetée, face à vous tous, témoins innombrables et anonymes, je me livre à la Belle, cœur et âmes liés !! … »


Dernières publications
Tag Cloud
bottom of page