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📙 [Chronique] La ville de vapeur

De Carlos Ruiz Zafon, aux éditions Babel, 2020


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[Coup de cœur] Ça y est, j’ai bouclé la boucle avec Carlos Ruiz Zafon, que j’ai découvert avec la lecture de l’Ombre du vent. Je referme La ville de vapeur, dernières lignes que je lis de cet auteur, disparu, décidément parti trop vite. Je suis aussi retourné à Barcelone sur les indices menant au cimetière des livres oubliés, parcourant les rues du Barri Gotic, Montjuic, le Park Guell et Las Ramblas. Un moment singulier que les pages de ses nouvelles font ressentir. Une très belle lecture au cœur de cette ville, baroque et unique, hors du temps.

 

A travers 11 nouvelles, qui n’ont de commun que Barcelone, Carloz Ruiz Zafon nous entraine dans une balade dans laquelle le temps est suspendu. Dans ce recueil posthume, il nous fait côtoyer fantômes et assassins, écrivains et bâtisseurs, destins brisés. Pourtant, malgré ces récits émouvants, Ruiz Zafon, sait par son pouvoir narratif emporter le lecteur dans cette ville magnifique et surréaliste. On y retrouve parfois des personnages de l’Ombre du vent, ce qui ne fait qu’enchanter ce plaisir de lecture.

 

Pourquoi relire l’Ombre du vent, premier opus de la tétralogie du « Cimetière des livres oubliés », pour trois raisons essentielles, c’est tout d’abord un livre qui m’a envouté dès les premières pages, c’est un roman qui parle de livres enfin les protagonistes sillonnent Barcelone. Malgré le monde, il faut le reconnaitre, Barcelone est victime de son attrait extrêmement singulier, son urbanisme en angle droit et en paradoxe total avec les façades baroques et arrondies. Peu de villes me donnent l’envie de revenir, Paris, Séville et Barcelone et celles que je ne connais pas encore.

 

❓Connaissez-vous Barcelone ?

 





Début du livre « J’ai toujours envié la capacité d’oubli de certaines personnes qui ne voient dans le passé qu’un changement de saison ou une paire de vieilles chaussures qu’il suffit de remiser au fond d’une armoire pour les rendre incapables de retracer les pas perdus. Pour mon malheur, je me souvenais de tout, et tout se rappelait à moi. »




 

Extrait « Bien évidemment, un homme talentueux, rencontrant le succès, intègre et honnête, ne pouvait pas durer dans la bonne société, et son heure arriva, tôt plutôt que tard. La chute des justes vient toujours de la main de ceux qui leur doivent le plus. On ne trahit pas ceux qui veulent nous enfoncer mais ceux qui nous tendent la main, même si ce n’est que pour ne pas reconnaitre la dette de gratitude que nous avons à leur égard. »

                                                    

Extrait « Et ainsi, le 23 avril venu, les prisonniers de la galerie se tournèrent vers David Martin qui gisait dans l’obscurité de sa cellule, les yeux fermés, et ils lui demandèrent de leur raconter une histoire pour chasse l’ennui.

-          Je vais vous raconter une histoire, leur dit-il. Une histoire de livres, de dragons et de roses, comme la date l’exige, mais surtout une histoire d’ombres et de cendre, comme l’époque l’impose… »

 

Extrait « - Racontez votre comédie à monsieur Antoni, l’encouragea Sancho.

-          En réalité, c’est une tragédie, nuança Cervantes.

-          Quelle est la différence ? veuille le maître pardonner ma suprême ignorance des genres lyriques su subtils.

-          La comédie nous enseigne qu’il ne faut pas prendre la vie au sérieux, et la tragédie nous apprend ce qui arrive quand nous n’accordons aucune importance aux enseignements de la comédie, explique Cervantes. »

 

Extrait « « Gaudi ». La seule mention de ce nom me donnait des frissons. J’avais grandi en rêvant de ses voûtes impossibles, de ses îlots néogothiques et de son primitivisme futuriste. Gaudi était la raison pour laquelle je désirais devenir architecte, et ma plus grande aspiration, hormis celle de ne pas mourir de faim pendant cette année scolaire, était de réussir à absorber un millième de la mathématique diabolique grâce à laquelle l’architecte Reus, mon Prométhée moderne, soutenait a ligne de ses créations. »

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