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American Psycho

  • jmgruissan
  • 16 avr. 2018
  • 3 min de lecture

De Bret Easton Ellis, aux éditions Points, 1991


Si on a l’habitude de lire des thrillers dans lesquels le héro est à la poursuite du psychopathe, dans American psycho on découvre peu à peu que Patrick Bateman, le personnage principal, nous conduit sur un chemin à contre courant.


En effet, Bateman est un jeune golden boy, beau riche et intelligent, il s’habille avec des marques prestigieuses et mange dans les meilleurs restaurants. Mais quand on découvre progressivement sa vie, peu à peu sa folie furieuse se révèle au lecteur.


Cette folie meurtrière est décrite très froidement dans un récit raconté à la première personne. À l'abri dans son appartement hors de prix, au milieu de ses gadgets dernier cri et de ses meubles en matériaux précieux, il tue, décapite, égorge, viole. Sa haine des animaux, des pauvres, des étrangers, des homosexuels et des femmes est illimitée et son humour froid est la seule trace d'humanité que l'on puisse lui trouver.


A lire absolument, mais en s’accrochant au fauteuil !


Un Psycho killer est un criminel auteur d'homicides qu'il réitère dans le temps. Selon la définition la plus répandue, ce type de criminel a commis au moins trois meurtres, dans un intervalle de temps – de quelques jours à plusieurs années – séparant chacun de ces crimes. Il semble, dans certains cas, tirer un certain degré de plaisir du fait de tuer ses victimes.


Cependant, dans une thèse présentée par la magistrate française Fiammetta Esposito (qui a fait l'objet d'un livre), un tueur en série se définit, indépendamment du nombre de victimes, par sa motivation intrinsèque, issue de fantasmes et par un passage à l'acte d'une extrême violence sexualisée. Autrement dit, un meurtrier pourrait être classé au nombre des tueurs en série dès son premier passage à l'acte, s'il est animé par une pulsion spécifique. Dans ce cas, son parcours criminel est interrompu, dès le premier meurtre, par l'arrestation, ou tout autre motif (maladie, décès…).


Le meurtrier de type « sériel » est généralement défini comme psychopathe ; il est considéré comme responsable pénalement. Dans de rares cas, il peut être diagnostiqué par l'expertise psychologique comme étant psychotique ; il est alors considéré comme n'étant pas responsable de ses actes et ne pourra être condamné.


Première phrase « ABANDONNE TOUT ESPOIR, TOI QUI PENETRES ICI peut-on lire, barbouillé en lettres de sang au flanc de la Chemical Bank, presque au coin de la Onzième Rue et de la Première avenue, en caractères assez grands pour être lisibles du fond du taxi qui se faufile dans la circulation au sortir de Wall Street, et à l’instant où Timothy Price remarque l’inscription un bus s’arrête et l’affiche des Misérables collée a son flanc lui bouche la vue mais cela ne semble pas contrarier Price, qui a vingt-six ans et travaille chez Pierce & Pierce, car il promet cinq dollars au chauffeur s’il monte le son de la radio, qui passe Be My Babt su WYNN, et le chauffeur, un noir, un étranger, obtempère. »


Extrait « Il existe une idée de Patrick Bateman, une espèce d'abstraction, mais il n'existe pas de moi réel, juste une entité, une chose illusoire et, bien que je puisse dissimuler mon regard glacé, mon regard fixe, bien que vous puissiez me serrer la main et sentir une chair qui étreint la vôtre, et peut-être même considérer que nous avons des styles de vie comparables, je ne suis tout simplement pas là. Signifier quelque chose : Voilà ce qui est difficile pour moi, à quelque niveau que ce soit. Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, ma pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils ont jamais existé. Je n'ai plus de barrière à sauter. Tout ce qui me relie à la folie, à l'incontrôlable, au vice, au mal, toutes les violences commises dans la plus totale indifférence, tout cela est à présent loin derrière moi. Il me reste une seule, une sombre vérité : personne n'est à l'abri de rien, et rien n'est racheté. Je suis innocent, pourtant. Chaque type d'être humain doit bien avoir une certaine valeur. Le mal, est-ce une chose que l'on est ? Ou bien est-ce une chose que l'on fait ? Ma douleur est constante, aigüe, je n'ai plus d'espoir en un monde meilleur. En réalité, je veux que ma douleur rejaillisse sur les autres. Je veux que personne n'y échappe. Mais une fois ceci avoué - ce que j'ai fait des milliers de fois, presque à chaque crime -, une fois face à face avec cette vérité, aucune rédemption pour moi. Aucune connaissance plus profonde de moi-même, aucune compréhension nouvelle à tirer de cet aveu. Je n'avais aucune raison de vous raconter tout cela. Cette confession ne veut rien dire. »



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