Les mafieuses
De Pascale Dietrich, aux éditions J'ai Lu, 2019
J’ai été attiré par un titre intrigant, une couverture plutôt pop et une 4ème de couverture alléchante. Malgré une écriture agréable et pleine d’humour, j’ai trouvé le sujet trop légèrement survolé alors que, tout en gardant le style, l’auteure aurait pu être plus ambitieuse. Je reste donc un peu sur ma faim.
La mort du vieux parrain Acampora est proche, il va laisser une veuve et deux filles aux tempéraments opposés. Dina s’implique dans l’humanitaire alors qu’Alessia investit plutôt dans l’économie parallèle. S’il lègue à ses filles de florissantes affaires, sa femme, par contre hérite d’un ultime cadeau de son mari : un contrat sur sa tête. Il faut donc sauver maman !
Dans ce roman, léger et amusant, l’auteure rend compte d’un état dans l’état, très machiste, la mafia. Comment des femmes pourraient-elles se faire une réputation et inspirer le respect dans un milieu où la violence est le mode de règlement normal des problèmes. Elle montre des femmes de mafieux aux pouvoirs d’influence très redoutables mais que se passe-t-il lorsqu’une femme est en haut de la pyramide ?
Début du livre « La sonnerie du téléphone l’arracha brutalement à ses rêves. Trois bips résonnaient dans le silence, marquaient une pause, puis reprenaient. Michèle resta quelques secondes immobile, une joue enfoncée dans l’oreiller. Le reflet clair du miroir se détachait dans l’obscurité et, sur la table de nuit, les chiffres lumineux du réveil indiquaient six heures cinquante-trois. »
Extrait « Elle but son café très lentement, comme si elle tentait d’ingurgiter à petites doses la réalité de sa nouvelle existence. La pièce sentit le tabac froid et le feu de bois. Accrochée au mur, une pendule aux aiguilles immobiles avait perdu le fil du temps. Elle réalisa soudain qu’elle n’avait pas du tout envie de mourir. Elle avait lu quelque part que pour soigner les dépressifs, on les faisait sauter à l’élastique parce que voir la mort de près permet de redonner le goût à la vie. »