Du sang sur le green
De Harlan Coben, aux éditions Pocket, 1997
Myron Bolitar, l’ancien joueur de basket, reconverti en agent sportif, est à nouveau entrainé dans une affaire « crimino-sportive ». Harlan Coben profite de ce personnage hors norme pour se délecter d’un humour décapant. Les répliques cinglantes de Myron lui jouent de façon égale de bons et mauvais tours, mais il ne peut s’empêcher, quelle que soit la situation de jouer avec les autres. Dans ce roman, Coben explore le monde du golf, les codes et les tensions de ce sport sont au cœur d’une intrigue bien ficelée, comme d’habitude.
Un couple de golfeurs de très haut niveau contacte Myron Bolitar. Bien qu’il ne soit pas leur agent sportif, celui comprend vite que s’il réussit à résoudre leur problème, les contrats de ces deux stars tomberont dans son escarcelle. Mais, ce problème est d’importance, Chad leur fils a été enlevé et bien sûr les ravisseurs ne veulent surtout pas que la police soit prévenue. En toute discrétion, Myron va devoir dénouer tous les fils de cette affaire de plus en plus étrange.
En fait, le plaisir de lire les enquêtes de Myron Bolitar repose plus sur le personnage lui-même que sur l’intrigue elle-même. Coben a réussi à créer un héros qui, pour ma part, phagocyte le scénario, tant est si bien, qu’en écrivant cette chronique j’en ai oublié la fin. Quelle importance, me direz-vous, si j’ai passé un bon moment de lecture. Pour conclure, je vais continuer la série des Myron Bolitar.
Le golf est un sport de précision se jouant en plein air, qui consiste à envoyer une balle dans un trou à l'aide de clubs. Le but du jeu consiste à effectuer, sur un parcours défini, le moins de coups possible. Précision, endurance, technicité, concentration sont des qualités primordiales pour cette activité.
Codifié en Écosse en 1754 par le Royal & Ancient Golf Club de Saint Andrews, ce sport a des origines diverses dont le jeu de mail. Il fut ainsi importé des Pays-Bas où il était pratiqué sous le nom de « colf » dès le XIIIe siècle.
Le golf ne prend son essor qu'en deuxième partie du XIXe siècle avec l'arrivée du professionnalisme et des clubs privés en Écosse puis en Angleterre, où est mis en place en 1860 le premier Open britannique disputé par des professionnels ; puis au début du XXe siècle. Des épreuves de golf sont disputées lors des Jeux olympiques de Paris 1900 et de nouveau en 1904 à Saint-Louis, le sport disparait du programme pour 112 ans. Le golf fait un retour en 2016 aux Jeux olympiques de Rio.
Le développement du golf se poursuit lors de la Première Guerre mondiale qui voit se redéfinir la hiérarchie mondiale, les Américains parvenant à mettre fin à l'hégémonie des Britanniques. Après la Seconde Guerre mondiale, le golf voit l'arrivée d'autres nations telles que l'Afrique du Sud, l'Allemagne, l'Espagne, la Corée du Sud, le Japon ou l'Australie et se mondialise à la fin du XXe siècle. On compterait en 2010 environ 82 millions de pratiquants plus ou moins réguliers.
Ce sport est moins pratiqué par les femmes et il souffre d'un traitement médiatique et financier inégal. Le 9 octobre 2009, le golf est redevenu un sport olympique qui figure au programme des Jeux olympiques de Rio de Janeiro 2016.
Début du livre « A l’aide d’un périscope en carton, Myron Bolitar survolait la foule compressée des spectateurs à l’accoutrement ridicule. Il essayait de se remémorer en quelle occasion il avait recouru à ce genre de jouet. Ah oui : c’était à l’âge de sept ou huit ans, après avoir collectionné un tas de vignettes découpées sur les paquets de céréales. »
Extrait « Il passa devant un salon de coiffure nommé A la Bonne Coupe, ce qui à son humble avis aurait mieux convenu à une boucherie-charcuterie. Les experts capilliculteur de la Bonne Coupe étaient soit des anciennes employées du centre commercial qui s’étaient recyclées, soit des garçons prénommés Mario dont le père s’était forcément appelés Sal. Deux clientes étaient assises en vitrine, l’une pour une permanente, l’autre pour une décoration. Qui pouvait bien vouloir ça ? Qui désirait se retrouver assis dans une vitrine pour que le monde entier puisse voir votre chevelure torturée ? »
Extrait « Myron marcha un peu, fit halte pour observer un golfeur effectuer un swing superbe. Il essaya de suivre la trajectoire de la balle. Inutile. Elle disparut presque immédiatement à ses yeux. Il n’aurait pas dû en être spécialement étonné. Ce n’est après tout qu’une petite sphère filant à plus de cent soixante kilomètres/heure à plusieurs centaines de mètres. A ce détail près que Myron était apparemment la seule personne présente incapable de réussir cette prouesse visuelle digne d’un faucon. Les golfeurs… Pour la plupart, ils ne peuvent pas lire un panneau signalant une sortie d’autoroute, mais ils arriveraient à suivre le trajet d’une balle de golf à travers plusieurs systèmes solaires. »