L'héritier du Temple

De José Luis Corral, aux éditions Pocket, 2006

Corral est au croisement de quatre auteurs qui m’ont ébloui. Il aborde le roman historique à l’instar d’Amin Maalouf, sans pour autant m’envahir d’émotions. Son récit est érudit, mais moins flamboyant que celui d’Umberto Eco. On vit une aventure épique, sans atteindre le talent de Ken Follet, et l’écriture sans parvenir à la violence de Tim Willocks. Pourtant Corral, signe une épopée chevaleresque à travers un texte abouti qui nous transporte dans les dernières années de l’Ordre du Temple.

En 1270, Jacques de Castelnou naît, malheureusement orphelin. Son père mort en croisade et sa mère décédée en couches, il est élevé par le Comte d’Empuries. Il fait de Jacques un chevalier habile et vertueux. Son rêve devient réalité lorsque deux templiers viennent lui demander de rejoindre l’Ordre des Chevaliers du Christ. Après une rude initiation, il part pour en Terre sainte. Sa vaillance et son cœur pur, lui permettront d’être le gardien de la relique la plus sacrée de la Chrétienté, le Saint Graal.

José Luis Corral s’appuie sur des faits historiques pour construire un roman passionnant. D’un bout à l’autre d’une Europe en guerre, Jacques de Castelnou, fait face aux musulmans, aux turcs, aux mongols, aux troupes de mercenaires, aux Hospitaliers mais aussi au Pape. Le lecteur est facilement captivé.

Première phrase « Une pluie fine arrosait les montagnes bleues du Nord et l’air chaud et humide était imprégné d’une odeur de foin frais et de terre mouillée. »

Extrait « A genoux devant l’autel, entouré des chevaliers et sergents électeurs ainsi que des membres du chapitre, Jacques de Molay jura sur les Evangiles de défendre l’Ordre, de donner sa vie pour lui s’il le fallait, et d’exercer la charge de maître avec loyauté envers ses frères et dans l’obéissance du pape. Un te deum d’action de grâces fut entonné par l’assistance pour conclure la cérémonie. »