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Sans feu ni lieu

De Fred Vargas, aux éditions J'ai Lu, 1997

Fred Vargas nous convie sur les chemins de la violence des faits divers. Les personnages ne sont pas des héros, au sens commun du terme, mais leur singularité apporte au roman la touche d’immense humanité. Le plaisir de la lecture est renouvelé à chaque livre, comme un embarquement immédiat vers des chemins malheureusement trop connus, où les sentiments exacerbés conduisent parfois au meurtre. Merci Fred Vargas.


Il ne fait aucun doute que Clément Vauquer est bien et bel coupable des deux meurtres dont on l’accuse. La police possède son signalement, des témoins l’ont vu roder des journées entières sur les lieux des assassinats. Pourtant, la vieille Marthe n’y croit pas du tout. Son petit protégé, très bon accordéoniste, mais demeuré, est pour elle incapable de tels actes. Commence ainsi une enquête, parallèle à celle de police.


Le roman est bien mené, même si on se doute de l’identité de l’assassin, un peu avant le personnage principal. Toutefois, Fred Vargas tient le lecteur en haleine grâce à son écriture, à la fois simple et captivante, mêlant les styles de langages propres à chaque personnage. « Fred Vargas a inventé un genre romanesque qui n'appartient qu'à elle : le Rompol. Objet essentiellement poétique, il n'est pas noir mais nocturne, c'est-à-dire qu'il plonge le lecteur dans le monde onirique de ces nuits d'enfance où l'on joue à se faire peur, mais de façon ô combien grave et sérieuse, car le pouvoir donné à l'imaginaire libéré est total. »


Gérard de Nerval de son vrai nom Gérard Labrunie, est né à Paris le 22 mai 1808. Nerval a été élevé à Mortefontaine (dans le Valois) dans la propriété de son grand-oncle en raison de l’absence de ses parents. En 1814, son père revient en France et Gérard de Nerval entre au collège Charlemagne à Paris. Lors de ses études parisiennes, il s’intéresse à la littérature allemande dont il sera un excellent traducteur : en effet, à l’âge de vingt ans, il traduit le Faust de Goethe. Au lendemain de la « bataille d’Hernani », au cours de laquelle Nerval se range du côté de Théophile Gautier, il fréquente assidûment la bohème parisienne et publie ses premières Odelettes (dans les années 1830). En 1837, il tombe amoureux de Jenny Colon (qui mourra en 1842). Nerval voyage en Orient en 1843 pendant plus de douze mois. Ensuite, il travaille pendant dix ans dans l’édition et le journalisme.

À partir de 1853, Nerval souffre d’accès de démence et fait des séjours répétés en clinique. Il connaît quelques moments de lucidité d’où naîtront Sylvie, les Filles du feu et les Chimères (1854). En 1855, il est retrouvé pendu à une grille de fer à Paris.


« El Desdichado »

Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,

Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :

Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé

Porte le Soleil noir de la Mélancolie.


Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,

Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,

La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,

Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.


Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?

Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;

J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…


Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :

Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée

Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

Ce poème est certainement le plus célèbre de Nerval. El Desdichado a donc été composé au cours des années où les troubles psychiques de Nerval lui ont valu plusieurs internements dans la clinique du docteur Blanche avant de déboucher sur le probable suicide par pendaison. Ce poème se nourrit de toute la vie réelle, confuse, rêvée, recomposée de son auteur. Placé en tête du recueil, il possède une valeur introductive certaine cherchant à orienter la lecture de cette insolite compilation, étrange ouverture sur ces étranges arcanes que sont Les Chimères.


Première phrase « Le tueur fait une seconde victime à Paris. Lire p. 6.Louis Kehlweiler jeta le journal du jour sur sa table. Il en avait assez vu et n’avait pas l’intention de se ruer page six. »

Extrait « Ça lui rappela un bouquin qu’elle avait quand elle était petite, et qui s’appelait La laide qui devint jolie. La petite fille était laide, mais finalement, à force que tout le monde s’en mêle, elle ne savait plus pourquoi d’ailleurs, les gouttes de pluie, les écureuils, les oiseaux et tout le bric-à-brac qu’il y a dans une forêt, elle était devenue toute gracieuse et donc reine du patelin. »




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