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Metro 2035

De Dmitry Glukhovsky, aux éditions l'Atalante, 2015

Le troisième volume de la saga Metro est absolument hallucinant. Glukhovsky clôture l’épopée d’Artyom de façon magistrale dans un ouvrage qui ne peut laisser indifférent dans la forme, le fond et les idées développées. Car au-delà du livre de fiction, il y a de véritables interrogations sur notre monde et sa gouvernance. La chute de « l’idéal » communiste marque ce roman, comme l’entrée de la Russie dans le capitalisme « sauvage ». Les idéaux s’entrechoquent dans un fin de l’Histoire. A lire, pour prendre une claque.


En 2035, Artyom est retourné vivre dans la station VDNKh du métro moscovite. Désormais, il s’accroche à l’idée d’établir une communication avec d’autres humains vivants sur la terre dévastée par l’apocalypse nucléaire. Une voix entendue deux ans plus tôt, lui laisse espérer qu’une vie en surface est possible. Malgré son statut de héro, après la guerre contre les Noirs, il passe pour un fou auprès de tous. Pourtant l’arrivée d’Homère, un écrivain qui souhaite immortaliser ses exploits, va bouleverser sa vie.


Glukhovsky s’inscrit comme un des grands auteurs de SF, par son imagination et ses propos qui, en deuxième lecture, trouvent un écho dans les réflexions sur notre humanité. La reproduction des schémas et l’inertie des esprits, même après l’explosion de bombes nucléaires, sont des thèmes que Glukhovsky tente de révéler, pour montrer que les visionnaires ou les curieux sont trop peu nombreux sur notre planète. Fin d’une trilogie magistrale.


Le métro de Moscou (Моско́вский метрополите́н - Moskovsky metropoliten) est le principal système de transport en commun de la capitale russe Moscou. Composé de 12 lignes d'une longueur totale de 365 km et comprenant 214 stations il transporte en moyenne 6,25 millions de passagers par jour ce qui en fait le métro le plus fréquenté d'Europe.

Le réseau, qui est principalement souterrain, comprend 11 lignes radiales qui se croisent dans des stations situées au centre de la ville et une ligne circulaire (la Ligne Koltsevaïa n° 5) à peu près au niveau de la Ceinture des Jardins en correspondance avec l'ensemble des autres lignes. Les stations sont éloignées les unes des autres (en moyenne 1,7 kilomètres) ce qui permet une vitesse commerciale élevée (en moyenne 42 km/h).

Les stations, souvent enterrées à grande profondeur, ont un décor soigné qui en fait un des bijoux architecturaux de la ville. Certaines stations sont de remarquables témoins de l'art de l'époque du réalisme socialiste. Hormis les lignes 4 et 12 les stations ont une longueur de 162 mètres et permettent d'accueillir des rames comprenant 8 voitures de longueur standard (19 mètres de long).

La première ligne a été inaugurée en 1935. Le réseau a été régulièrement allongé par la suite et les travaux n'ont jamais été interrompus même durant la Seconde Guerre mondiale. La ville de Moscou a entrepris au début des années 2000 d'allonger plusieurs lignes. Un ambitieux plan prévoit l'ajout de 79 kilomètres de lignes et 43 stations souterraines d'ici le milieu des années 2020.

Ces projets comprennent la construction d'une deuxième rocade, la ligne Bolchaïa Koltsevaïa, dont un premier tronçon a été inauguré en 2018. Depuis 2016 le réseau est renforcé par la Ceinture centrale de Moscou (ligne 14), une ligne circulaire réalisée en surface en réutilisant l'infrastructure ferroviaire de l'ancienne petite ligne circulaire ferroviaire de Moscou.

Bien que cela n'ait jamais été officiellement confirmé par les autorités russes, plusieurs études indépendantes laissent entendre l'existence d'un deuxième réseau de tunnels sous juridiction militaire, le Métro 2, encore plus profond que le réseau « public », prévu pour l'évacuation de personnes clefs en cas d'attaque.

La construction de ce réseau aurait commencé sous Staline et était appelé Д6 (D6) par le KGB. Des rumeurs prétendent que la longueur de ce réseau excède celle du métro « normal », qu'il comporte quatre lignes reliant le Kremlin, les quartiers généraux du FSB, le Ministère de la Défense ainsi que plusieurs autres installations stratégiques dont l'Aéroport Vnoukovo et la ville militaire de Krasnoznamensk.

Il existerait aussi des entrées à ce réseau à partir de plusieurs édifices civils comme la Bibliothèque d'État, l'Université d'État de Moscou et au moins deux stations de métro régulières. On spécule que ce réseau servirait à l'évacuation de l'élite politique et militaire en cas d'attaque. La seule jonction connue entre les deux réseaux de métro est derrière la station Sportivnaïa. Le dernier segment de ce réseau secret a été achevé en 1997.

Les voies dans le métro 2 sont les mêmes que dans le métro ordinaire, c'est-à-dire 1524 mm. Les rails sont probablement noyés dans le béton pour permettre le trafic automobile. Sur sa plus grande partie, il n'y a pas de rail de contact, le matériel roulant est spécialisé, avec des locomotives électriques à accumulateur électrique rechargé par contact. La vitesse du déplacement des trains électriques sur les terrains avec le rail de contact est de 90 km/h.


Début du roman « - C’est interdit, Artyom.

- Ouvre. Allez, ouvre, je te dis.

- Le chef de la station a dit… Il a dit de ne laisser sortir personne.

- Tu me prends pour un imbécile, c’est ça ? Qui ça, personne ? Comment ça, personne ?

- J’ai des ordres, moi ! En vue de protéger la station… contre les radiations… je ne dois pas ouvrir. J’ai reçu des ordres. Tu comprends ?

- C’est Soukhoï qui t’a donné cet ordre ? Mon père adoptif ? Allez, ouvre. »

Extrait « - Putain, il a raison. Cet enfoiré a raison. Il n’y a ni « eux » ni « nous ». La voilà, l’hydre. Nous sommes l’hydre. Cette aristocratie fusillée il y a plus d’un siècle émane de nous. Qui peut-on en blâmer ? Personne. Nous somme nous-mêmes responsables de ce que nous nous infligeons. Ceux qui vivent dans le bunker sont issus de nos rangs. Et maintenant… toi, Lyokha… Comment vaincre cette hydre ? Personne ne tient sérieusement à l’abattre. Chacun ne fait que rêver d’y accoler sa tête, de devenir une de ses têtes, et lui demande de le mordre pour l’emporter, l’absorber en elle. Nul Héraclès parmi nous, mais des têtes dans une longue file d’attente. »


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