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Mala vida

De Marc Fernandez, aux éditions Le Livre de Poche, 2015


J’avais découvert cette histoire de bébés volés, dans l’Espagne de Franco, grâce à un roman de Carlos Ruiz Zafon. Dans ce polar, Marc Fernandez nous plonge radicalement dans l’enfer qu’ont vécu ces familles privées de leurs enfants dès la naissance. Il rappelle les douleurs encore présentes plusieurs dizaines d’années après ces faits perpétrés pendant la dictature franquiste. Ouvrant de vieilles plaies, ces crimes particulièrement horribles se heurtent aux lois d’amnistie.


La droite dure et franquiste revient au pourvoir en Espagne. Un grand coup de balai est passé parmi les journalistes complaisants avec la gauche. Pourtant, Diego Martin, journaliste de radio reste sur les ondes malgré ses chroniques acerbes. Au même moment, une série de meurtres font les faits divers des journaux sans qu’un quelconque lien se fasse entre eux.

Une avocate française d’origine espagnole met à jour un scandale d’état des plus honteux de l’ère Franco.


Un roman écrit au rythme des accords de Manu Chao. Mala Vida est donc un combat, il illustre l’impossibilité de rester aveugle face aux horreurs perpétrées par le régime franquiste. La loi d’amnistie promulguée après la mort de Franco n’est qu’un nuage artificiel. Les criminels comptent le temps qui passe. Car celui-ci fait un double travail, celui d’estomper les rancœurs et celui d’effacer les preuves et les pires personnages. Marc Fernandez, dans un style, encore pas tout à fait abouti à mon goût, écrit un roman passionnant.



Francisco Franco, né le 4 décembre 1892 à Ferrol et mort le 20 novembre 1975 à Madrid, est un militaire et homme d'État espagnol. Durant la guerre d'Espagne, il s'impose comme chef du camp nationaliste qui remporte la victoire sur les Républicains. De 1939 à 1975, il dirige un régime politique dictatorial — l'État franquiste — avec le titre de Caudillo (« chef » ou « guide »).

Début du roman « Franco est mort, pas les franquistes. Les électeurs ont la mémoire courte et quarante-cinq ans de dictature n’ont pas suffi. Le peuple a choisi de donner le bâton pour se faire battre de nouveau. Même les anciens, ceux qui ont connu les années de privation, de faim, de soumission, ont voté massivement pour l’alliance pour la majorité populaire, l’AMP. »


Extrait « Les chacals ont flairé la bonne affaire. Et ont distribué les crédits comme des chorizos. Vingt, trente, quarante et jusqu’à cinquante ans d’endettement. Venez, venez, pas de problème, voilà l’argent. Remboursez toute votre vie. Et si vous n’avez pas fini, ce n’est pas grave, vos enfants prendront la relève. Conclusion, quand la bulle a explosé, quand les expulsions ont commencé, les fiers propriétaires ibères ont été obligés de retourner vivre chez leurs parents. Quand on a quarante ou cinquante ans passés, ça fait mal. »




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