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Les mésaventures de Colin Brunel

De Kathy Falguera, aux éditions TDO, 2014


Ce très joli roman initiatique est une ode à la nature et à l’Aude. A travers son texte, Kathy Falguera nous offre une balade au cœur des paysages contrastés que découvre son attachant personnage Colin Brunel, depuis les Corbières jusqu’aux plages. Ses pas nous amènent aussi à plonger dans les contes et légendes de ce pays où chaque grotte, chaque forêt ou cours d’eau et bien des lieux sont sources de mystérieux récits et rencontres.


En cette fin du XVIIème siècle, Colin Brunel, adolescent du village de Lagrasse dans l’Aude, a un caractère plutôt atypique. Pas bagarreur, contemplatif, il a horreur que l’on fasse du mal aux au moindre animal pour le plaisir. Afin de prouver sa force de caractère, il va relever un défi incroyable pour son âge ; cette aventure le conduira à croiser la route de personnages dangereux ou bienveillants, réels ou mythiques.


Ce roman est une invitation à se lancer sur les traces de Colin Brunel afin de découvrir tous ces lieux décrits par Kathy Falguera. Il donne ainsi l’envie de lasser ses chaussures de marche grâce à une belle écriture et une histoire dont on sait qu’elle finira bien même si quelques êtres malfaisants nous attendent au coin du chemin. Mais au-delà du roman, c’est aussi un étonnant travail de recherche sur l’Aude du XVIIème qu’a entrepris l’auteur gruissanaise, une autre façon de conter l’histoire. C’est donc un art de rendre les gens heureux.


Lagrasse Installée dans la vallée de l’Orbieu, la localité est placée dans la zone méridionale du massif de l’Alaric. Son toponyme Lagrasse provient du terme occitan « grassa » (fertile).


Comme la plupart des bourgs abbatiaux, c’est l’abbaye fondée avant l’an 800, qui va donner naissance au village. Le bourg initial était construit tout proche du monastère sur la rive gauche de l’Orbieu, à l’emplacement du cimetière actuel. Il avait son église, dont subsiste encore quelques traces, ses halles, puisque nous savons que notre marché couvert a été transféré sur la rive droite au XIVème siècle. C’est par manque de place que les premiers Lagrassiens ont du immigrer sur l’autre rive de la rivière.


Certainement la construction du bourg s’est effectuée à partir du XIIème siècle, progressivement, en fonction de l’extension de la population, pour s’achever dans le cours du XIIIème siècle. L’ensemble des demeures anciennes est antérieur au XVème siècle. On peut penser que le premier habitat construit de manière plus légère, a disparu pour laisser la place au fur et à mesure à des constructions en pierre.


Habitat polyvalent, les rez-de-chaussée sont composés d’échoppes ou de caves, les habitations sont à l’étage. Le tissu bâti est dense, laissant peu de place aux espaces non bâtis. Cette unité renvoie à une phase de grande prospérité qu’il est tentant de mettre en relation avec celle de l’abbaye que l’on peut situer dans le dernier quart du XIIIème siècle.


Sous l’Ancien régime, l’abbé incarnait le seul seigneur en toute justice de Lagrasse. Cependant, les habitants représentés par des « Consuls », géraient les affaires de la communauté. Ces consuls, cités dès 1269, oscillaient en nombre de deux à quatre.


Du Moyen Age jusqu’au XVIIIème siècle, les ressources agricoles et l’élevage constituaient l’essentiel des revenus de Lagrasse. Toutefois, le village était également tourné vers l’artisanat et le commerce. La commune, qui se distinguait alors par son activité drapière, accueillait le plus grand marché des Basses Corbières. Aujourd’hui, ce chef lieu de canton vit essentiellement du produit de la vigne et de l’accueil touristique. Il a rouvert ses échoppes qui abritent de nombreux créateurs et artisans d’art.



Début du livre « C’est un garçon, Eh bien, tu auras tout de même fini par y arriver Marie ! s’exclama la vieille sage-femme qui présenta le nouveau-né tremblant à sa mère. Il a plutôt l’air d’un chat écorché, mais il a ce qu’il faut où il faut. Pour sûr pas de doute ! Il n’y a plus qu’à espérer que ce marmouset sera protégé par Dieu. »

Extrait « Pour accéder au village perché, il fallait grimper un sentier raide et rocailleux entre les broussailles épineuses et les arbres buissonnants, mais une fois en hauteur, le paysage était somptueux. L’immense plaine colorée d’ocre, de brun et de vert étendait ses herbages, ses friches, ses bois et ses quelque vignobles jusqu’au pied des collines lointaines. Au sud, protégée par la colline proche et noyée sous les branches touffues des grands arbres, la petite église Saint-Félix laissait juste entrevoir son toit pentu paré de son clocher à deux baies. »


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