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Conan le cimmérien

De Robert E. Howard, aux éditions Le Livre de Poche, 1932

Cette nouvelle traduction fait souffler un vent épique sur ces grandes aventures. Dès les premières pages, le texte nous emporte vers d’autres lieux et d’autres temps. Conan, ce héros invincible traverse son monde laissant le plus souvent d’horribles sorciers décapités, des monstres éventrés, des rivières de sang et des princesses enamourées. Même si je force le trait, Howard a fait preuve d’une imagination et d’un génie sans limite pour créer ce personnage, son univers et tous les récits.


Le premier tome contient 13 nouvelles dans lesquelles on retrouve l’ensemble des éléments qui ont fait le succès de héros. Venus du Nord de ce continent, Conan traverse les royaumes dits civilisés, pourtant sa morale semble souvent au-dessus des mesquineries, trahisons et autres indécences de ces peuples. Conan est droit et ses principes sont clairs, même s’il est régulièrement dans le camp des voleurs et des mercenaires. Par contre, il n’a aucune pitié pour tous ceux qui se mettent en travers de sa route. Sa faiblesse, les jolies jeunes femmes perdues entre les griffes de cruels sorciers.


L’écriture d’Howard intrigue par sa variété des styles et des scénarios, même si son héros est souvent mu par les ressorts récurrents. Conan parcourt les terres au gré des péripéties qui se présentent à ceux qui vivent au jour le jour et qui n’ont aucune attache matérielle ou sentimentale. Son épée est sa boussole et son outil de travail, il la vend au plus offrant mais pas sur ce seul critère, la cause doit se rapprocher de ce qu’il pense être à la frontière du juste. Le texte d’Howard touche parfois au génie de Lovecraft dans le fond et la forme.


Début du livre « Le silence inquiétant et l’obscurité spectrale qui précèdent l’aube régnaient sur les tours luisantes et les flèches enténébrées. Dans une allée perdue au sein d’un dédale de ruelles tortueuses et mystérieuses, quatre silhouettes masquées sortirent en hâte par une porte que venait d’ouvrir une main sombre. »


Extrait « Tentant vainement de se soustraire à son agresseur, il tourna la tête et contempla un visage de cauchemar et de démence. Une chose noire était posée sur son dos, qui ne pouvait être issue d’un monde de raison. Il sentit tout près de sa gorge des crocs ruisselants de bave, et l’intensité des yeux jaunes de la créature fit se ratatiner ses membres comme un vent mortel flétrit le blé en herbe. »



Extrait « Il me suffit de vivre chaque moment intensément ; tant que je peux savourer le jus succulent des viandes rouges, que les vins claquent sur mon palais, tant que je peux jouir de l’étreinte ardente de bras d’albâtre et de la folle exultation de la bataille lorsque les lames bleutées d’enflamment et se teintent d’écarlate, je suis satisfait. Je laisse les professeurs, les prêtres et philosophes méditer sur la question de la réalité et de l’illusion. Je sais ceci : si la vie est une illusion, alors je suis moi aussi une illusion, et par conséquent, l’illusion est réelle pour moi. Je vis, je brûle de l’ardeur de vivre, j’aime, je tue, et je suis satisfait. »


Extrait « Déconcerté, le pirate regarda autour de lui, jeta un coup d’œil incertain vers le chemin qu’il avait emprunté et poussa un juron. Il était dérouté, quelque peu irrité, si le terme pouvait s’appliquer à un individu doté de tels nerfs d’acier que lui. Au sein de ce décor réaliste et exotique, avait fait irruption une image cauchemardesque et fantasmatique. Conan ne douta ni de ses yeux ni de sa santé mentale. Ce qu’il avait vu était au-delà de l’entendement et de la connaissance des hommes. La silhouette noire traversant le paysage, un captif blanc en travers de son épaule, constituait une scène déjà bizarre en soi, mais la taille surnaturelle de l’apparition était un défi aux lois de la nature. »


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