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La cathédrale de la mer

  • Roman
  • 24 mai 2020
  • 4 min de lecture

De Ildefonso Falcones, aux éditions Pocket, 2006

Grande fresque moyenâgeuse de l’histoire catalane. Passionné par Barcelone, je suis entré sans difficulté dans ce roman, très épais, de Falcones. Dès les premières pages, on sent venir le tragique des événements, des hommes qui naissent et vivent sous l’arbitraire de leur leurs misérables conditions de vie, de leurs maîtres et de l’église. Arnau Estanyol, fils de serf fugitif, essaie de sortir de cette emprise avilissante par sa force et son intelligence, mais le poids des injustices féodales se dressent toujours contre sa volonté. Arnau est prédestiné au sombre destin, et le lecteur voit arriver les malheurs, de loin, ce qui gâche pour ma part ce bon roman.


Bernat Estanyol est un fermier courageux et travailleur. Il va célébrer son mariage avec une jolie fille. Mais ses bonnes terres, sa relative opulence et ce beau mariage vont lui attirer les foudres de son seigneur et maître. Ce dernier va réduire sa vie à néant, celle de sa femme et du petit Arnau dont les premiers jours sont déjà marqués par l’ombre de la mort.


Je découvre grâce à ce roman, une part de l’histoire de Barcelone, cette ville qui porte en elle une destinée peu commune. De grandes cités sont le chaudron d’une alchimie peu commune entre les hommes et les événements. Le cœur de cette ville attire les belles et terribles épopées en offrant toutes les possibilités à ceux qui ont du talent. Falcones inscrit son récit dans la magie des grands romans historiques.


L'essor de la principauté médiévale de Catalogne (XIIe siècle-XVe siècle)

En 1137, le comte de Barcelone épouse l'héritière du royaume d'Aragon. À ce moment naît la couronne d'Aragon qui développe un mode d'administration original, très décentralisé pour répondre aux fortes différences tant politiques qu'économiques et linguistiques des deux parties de la couronne, le royaume d'Aragon et la principauté de Catalogne.


Cort General de Catalunya

La couronne d'Aragon atteint son apogée avec la conquête du royaume de Valence et le développement de son influence en Méditerranée : les souverains d'Aragon prennent possession de la Sicile, du royaume de Naples et temporairement de la Sardaigne et de la Corse dont ils sont à l'origine du drapeau à tête de maure. Les almogavres, mercenaires catalans, vont créer un éphémère duché en Grèce. Cette expansion explique l'usage de la langue catalane de nos jours au Pays valencien, aux Baléares et dans un bourg de Sardaigne, Alghero. Devenue une véritable thalassocratie, cet ensemble catalano-aragonais joue un rôle de premier plan dans l'essor économique et commercial connu par l'Occident chrétien aux XIIe siècle et XIIIe siècle, porté par le commerce maritime et les activités textiles, contribuant au développement des villes (dont surtout Barcelone mais aussi Gérone, Tarragone, Lérida ou Tortosa) et à l'affirmation d'une nouvelle élite urbaine faite de marchands, négociants ou tisserands, la bourgeoisie.


La frontière avec la France est fixée par le traité de Corbeil de 1258, après l'échec de l'intervention aragonaise lors de la croisade des albigeois. Le Roussillon et le Nord de la Cerdagne sont alors inclus dans la Catalogne. En 1283, la principauté de Catalogne a célébré l'officialisation d'un Cort General (le parlement) régulier, qui a approuvé les constitutions catalanes et, en 1359, a créé la Députation du General (ou Generalitat), consolidant ainsi le système de gouvernement de la monarchie pactiste ou contractuelle, qui caractérise la Catalogne jusqu'à l'établissement de l'absolutisme au XVIIIe siècle. Par ailleurs, les comtes et les Corts ont lancé la compilation, à partir du XIIe siècle, de l'ensemble des us et coutumes qui forment les Usages de Barcelone, base du droit catalan.


La principauté de Catalogne amorce son déclin avec la peste noire de 1348 qui touche durement les principales cités de la principauté (à commencer par Barcelone), ainsi qu'à la disparition du roi Martin Ier d'Aragon, le Vieux, dernier souverain de la maison de Barcelone, mort sans héritier en 1410.



Début du livre « Au moment où personne ne semblait lui prêter attention, Bernat leva les yeux vers le ciel bleu limpide. Le soleil ténu de la fin septembre caressait le visage de ses invités. Il avait consacré tant d’heures et d’efforts à préparer la fête que seul un temps inclément aurait pu la gâcher. »


Extrait « Quand nous terminerons sa nouvelle église, cette Vierge que vous aimez tant aura plus de lumière que n’importe quelle Vierge au monde. Elle ne sera plus plongée dans l’obscurité comme maintenant, et elle aura le plus beau temple jamais imaginé ; elle ne sera plus cernée de gros murs bas, mais de hautes et fines parois, avec des colonnes et des absides qui arriveront jusqu’au ciel, où elle se trouve. »


Extrait « - La peste arrive de Majorque.

Arnau frissonna. Etait-il possible qu’une mer belle soit porteuse d’une telle nouvelle ? Un jour gris, de tempête, il aurait été moins étonné… alors qu’en cette matinée où tout semblait magique… Depuis des mois, le sujet alimentait toutes les conversations des Barcelonais : la peste ravageait l’Extrême-Orient, elle s’était étendue vers l’ouest et dévastait des communautés entières. »


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