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📙 [Chronique] Chanson douce

De Leïla Slimani, aux éditions Folio, 2016


🔥🔥🔥

C‘est un livre dont j’avais évidemment entendu beaucoup parlé sans vouloir en connaitre le fond. J’étais donc été pris à froid par les premières pages et cette entrée en matière m’a perturbé jusqu’à la fin. Une écriture forte, et une montée en tension très intelligemment distillée par Leïla Slimani n’ont pas réussi à m’extraire du sordide fait divers que l’on peut imaginer facilement au plus proche de soi. Je dois avouer que j’ai ressenti un certain soulagement à la lecture des dernières pages. Si c’était voulu, c’est réussi.

 

Myriam et Paul sont un jeune couple, parents de deux enfants en bas âge Mila et Adam. Myriam destinée à une brillante carrière d’avocate a dû arrêter son métier pour s’occuper des enfants. Mais une certaine lassitude et l’envie de reprendre son métier l’emmène à rechercher une nounou, le couple tombe alors sur Louise qui semble combler toutes leurs attentes. Mais qu’en est-il de Louise ? Quels sont les ressorts de sa vie ? quelles relations vont se créer avec les parents ?

 

L’objet du roman n’est pas, qu’est-ce qu’il va se passer, puisque nous le savons d’entrée, mais essentiellement comment et pourquoi. En cela, l’écriture assez distanciée de l’autrice peut être comparée à un rapport ou un article. Mais c’est surtout un roman extrêmement sombre, bien écrit qui soulève quelques incohérences sociétales dans les relations familiales et humaines.

 

❓Pour ceux qui l’ont lu, qu’en avez-vous pensé ?



Début du livre « Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes. Le médecin a assuré qu’il n’avait pas souffert. On l’a couché dans une housse grise et on a fait glisser la fermeture éclair sur le corps désarticulé qui flottait au milieu des jouets. »

 

Extrait « La solitude s’est révélée, comme une brèche immense dans laquelle Louise s’est regardée sombrer. La solitude, qui collait à sa chair, à ses vêtements, a commencé à modeler ses traits et lui a donné des gestes de petite vieille. La solitude lui sautait au visage au crépuscule, quand la nuit tombe et que les bruits montent des maisons où l’on vit à plusieurs. La lumière baisse et la rumeur arrive ; les rires, les halètements, même les soupirs d’ennui. »

 

Extrait « Elle pense à la longue journée qui l’attend, elle qui va défendre un homme devant les assises. Dans sa cuisine, face à Louise, elle mesure l’ironie de la situation. Elle dont tout le monde admire la pugnacité, dont Pascal loue le courage pour affronter ses adversaires, a la gorge nouée devant cette petite femme blonde. »

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