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📙 [Chronique] Comte ZĂ©ro

De William Gibson, aux Ă©ditions Au Diable Vauvert, 1986

Science-fiction / Cyberpunk


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Comte ZĂ©ro est le second tome de l’incontournable trilogie cyberpunk de William Gibson. AprĂšs le Neuromancien, on se retrouve quelques annĂ©es plus tard dans un monde complĂ©tement assujetti Ă  la technologie, aux multinationales et Ă  l’excentricitĂ© de personnages hyper riches.

L’univers dans lequel nous entraĂźne Gibson est toujours au premier abord assez dĂ©routant. La lecture est parfois abstraite mais son gĂ©nie nous porte au-delĂ  des mots dans les foisonnantes idĂ©es novatrices pour l’époque. Le cyberespace s’ouvre, le monde futuriste se dessine et les personnages les plus Ă©tranges, hors cadre, se croisent pour un plaisir renouvelĂ©.


Trois personnages, sans liens prĂ©cis, rythment le dĂ©but du roman. Turner est un maĂźtre dans les opĂ©rations d’exfiltration. GrĂące Ă  de la chirurgie de pointe, il revient Ă  la vie aprĂšs une explosion qui l’a totalement dĂ©chiquetĂ©. Marly, est une jeune femme spĂ©cialiste de l’art malheureusement sa derniĂšre transaction s’est rĂ©vĂ©lĂ©e ĂȘtre une escroquerie. Enfin Bobby, est un jeune hacker douĂ©, il est surnommĂ© Comte ZĂ©ro. D’autres part, mystĂ©rieusement, la matrice se peuple dĂ©sormais de curieuses choses et apparaissent dans le cyberespace des dieux Vaudou.


Au moment oĂč William Gibson introduit le cyberpunk, le monde qu’il invente, noir et sans pitiĂ©, n’est pas l’optimiste futur proposĂ© par la SF amĂ©ricaine des annĂ©es cinquante. Son futur montre une sociĂ©tĂ© dans laquelle les Etats et les Hommes sont sous le joug de puissantes firmes, sans pourtant clarifier qui maĂźtrise ces multinationales. Pourtant, il laisse apparaĂźtre quelques nuances d’humanitĂ© chez ses personnages extrĂȘmement connectĂ©s. Vivement le troisiĂšme tome.


❓Connaissez-vous d’autres auteurs de cyberpunk ?


DĂ©but du livre « A New Delhi, Turner se retrouva poursuivi par un limier –explosif rĂ©glĂ© sur ses phĂ©romones et sa couleur de cheveux. L’engin le rattrapa dans une rue nommĂ©e Chandni Chowk et se rua sur sa BMW de location Ă  travers une forĂȘt de jambes nues brunes et de pneus de cyclo-pousse. Il embarquait un kilogramme de TNT.

Turner ne vit rien venir. Sa derniĂšre image de l’Inde fut la façade en stuc rose d’un Ă©tablissement nommĂ© Khush-Oil Hotel. »


Extrait « « Nous savons qu’elle est venue te voir », dit le plus baraquĂ© en croisant doucement les jambes. Il lissa un pli de son pantalon et Bobby aperçut l’éclat d’une machette dorĂ©e. « Nous sommes au courant, tu comprends ?

- D’aprĂšs Deux-par-jour, c’était ta premiĂšre plongĂ©e, dit l’autre. C’est vrai ? »

Bobby acquiesça.

« Alors, tu as Ă©tĂ© dĂ©signĂ© par Legba, affirma l’homme en retirant ses lunettes vides, pour rencontrer VyĂšj Mirak. »

Il sourit.

Bobby avait de nouveau la bouche ouverte.

« Legba, poursuivit l’homme, maĂźtre des routes et des chemins, le loa de la communication
 »

Deux-par-jour écrasa sa cigarette sur le bois abßme et Bobby remarqua que sa main tremblait. »

Extrait « - Bon, tu ne me sers Ă  rien, Bobby ZĂ©ro. J’ai fouillĂ© le cyberespace dans tous les sens, pour tenter de trouver qui a tuĂ© mon mec. Je croyais que c’était Maas, parce que nous exfiltrions l’un des leurs vers Hosaka, alors, j’ai poursuivi une de leurs Ă©quipes d’espions. Et j’ai aussitĂŽt vu ce qu’ils avaient fait Ă  l’appart de ta mĂšre. Puis j’en ai repĂ©rĂ© trois qui tentaient de s’introduire chez un type qu’ils appelaient le Finlandais, mais ils ne sont jamais revenus


- Le Finlandais les a tués, expliqua Bobby. Je les ai vus. Morts. »


Extrait « « On sait quoi ? » demanda Bobby.

Chaque fois qu’il rĂ©pĂ©tait son histoire, il avait de moins en moins l’impression d’ĂȘtre un wilson. Au contraire, il se sentait important.

« Pas toi, trou du cul, dit le Finlandais avec lassitude. Lui. Le pratiquant du vaudou. Il est au courant. Il sait que ça a changĂ©. Depuis un bail. Je suis dans les affaires depuis toujours. Avant la guerre, avant la matrice, en tous cas avant que les gens ne connaissent son existence. » Il regardait Bobby, dĂ©sormais. « J’ai une paire de chaussures plus vieille que toi, alors qu’est-ce que tu pourrais y piger ? Les cow-boys existent depuis que l’informatique existe. On a construit les premiers ordinateurs pour craquer la glace allemande. Tu piges ? Les dĂ©chiffreurs de code. Il y avait donc de la glace avant les ordinateurs, en quelque sorte. » »




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