📙 [Chronique] Daisy Jones & the Six
De Taylor Jenkins Jones, aux éditions 10/18, 2019
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Vous voulez du rock, de la drogue, de l’alcool et du sexe ? Daisy Jones & the Six est pour vous. Taylor Jenkins Reid écrit l’histoire fictive d’un groupe de rock mythique des années 70. La forme narrative originale rappelle ce genre de documentaires dans lesquels les témoignages s’enchainent pour donner le point de vue de chacun sur l’histoire ou sa vérité, quarante ans plus tard. Cela devient au fil des pages, la chronique d’une époque et des excès que peuvent provoquer le succès. L’autrice nous offre aussi la playlist qui l’a inspiré lors de l’écrture du roman, ce qui permet de s’immerger totalement dans le délire. Une très bon moment de lecture.
Le 12 juillet 1979, un des groupes de rock les plus adulés éclate en pleine tournée mondiale. Depuis plus de quarante, fans et chroniqueurs de magazines s’interrogent sur cette séparation au plus fort de leur succès. L’auteure a retrouvé l’ensemble des protagonistes et essaie de reconstituer les événements qui ont conduit Daisy Jones à rejoindre The Six, comment ont-ils composé ensemble des morceaux iconiques, quelles relations se sont nouées entre Daisy et Billy, le leader des Six, Billy Dunne.
En lisant ce livre, j’ai appris que le roman était adapté en série TV, je ne sais pas si je regarderai mais il y a un étonnant rebondissement. En effet, pour brouiller les pistes entre la fiction et la réalité, les acteurs de la série ont participé à l’enregistrement d’un véritable album, intitulé Aurora. Composé de 11 chansons, l’album est produit par Black Mills, qui a notamment collaboré avec Lana Del Rey. Il propose une sonorité pop rock pour rester fidèle au style du groupe. Surprise de taille : dès la sortie de la série, Aurora s’est classé en première place du classement iTunes aux États-Unis, où le programme était particulièrement attendu. C’est la première fois que l’album d’un groupe fictif décroche la première place d’un classement.
Votre groupe de rock préféré ?
Extrait de la playlist qui a inspiré l’auteure !
« Poison & Wine », The Civil Wars
« Go Your One Way », Fleetwood Mac
« I’m on Fire », Bruce Springsteen
« Because the Night », Patti Smith
« Romeo and Juliet », Dire Straits
« Maggy May », Rod Stewart
« Moonlight Mile », The Rolling Stones
« Don’t Do Me Like That », Tom Petty and the Heartbreakers
Début du livre « Daisy Jones est née en 1951. Elle a grandi en Californie dans le quartier d’Hollywood Hills à Los Angeles. Son père, Frank Jones, était un peintre britannique célèbre et sa mère, Jeanne LeFevre, un mannequin français. Daisy a commencé à se faire un nom sur Sunset Street à la fin des années 1960, alors qu’elle n’était qu’une adolescente. »
Extrait « Graham : Quand on a grandi sans père, on n’a pas le début de la queue d’une idée de ce qu’on est censé faire, et bien sûr on a personne à qui poser la question.
Je l’ai compris plus tard, quand je suis devenu père à mon tour. C’est comme être en tête de cortège au milieu d’une jungle et de devoir tailler un passage à coups de machette. Rien que le mot papa. C’est un mot qu’on avait toujours associé à bon à rien, connard, alcoolique. Mais maintenant, ça désignait aussi Billy. Il était censé se débrouiller pour que ce mot lui aille. Au moins, quand ça a été mon tour, j’ai pu me tourner vers Billy. Mais à ce moment-là, Billy n’avait personne. »
Extrait « L’alchimie entre leurs voix, la vulnérabilité de Billy et la fragilité de Daisy vous prenaient aux tripes et ne vous lâchaient pas. Sa voix à lui, grave et douce, et sa voix à elle, plus haute et plus rauque, se mélangeaient à la perfection, comme s’ils avaient chanté ensemble depuis toujours. Comme une prière et des répons qui venaient du fond du cœur, une histoire d’avenir romantique idéalisé et du danger qu’il ne devienne jamais une réalité. »
Extrait « [BILLY] …. Et tu sais quoi ? C’était ma faute. Je leur ai dit qu’on était un groupe où tout le monde avait le droit aux mêmes opportunités. Mais je n’aurais jamais dû faire ça. Parce que ce n’est pas viable, sur le long terme. Regarde Springsteen. Springsteen savait comment gérer ça. Mais moi ? Je devais rester assis là et faire comme si des gens comme Eddie Loving savaient mieux que moi comment jouer de la guitare sur les chansons que j’avais composes sur la guitare. »
Extrait « Eddie : ça donnait l’impression que ces deux connards salissaient le groupe, notre musique et tout le boulot qu’on avait fourni avec leurs merdes perso.
Rod : Tout s’est combiné à la perfection. Mais le groupe était incapable de le voir, tout simplement. Ils ne voyaient pas à quel point c’était génial.
On a sorti « Turn It Off » comme premier single. On les a programmés sur Midnight Special (émission TV américaine). Ils étaient invités par toutes les radios du pays à l’approche de la sortie de l’album. Et la semaine où Aurora est arrivé dans les bacs, le numéro de Rolling Stone est paru.
Billy de profil d’un côté et Daisy de l’autre, avec leurs nez qui se touchent presque.
Et le titre : Daisy Jones & The Six : Billy Dunne et Daisy Jones sont-ils les pires ennemis du rock’n’roll ? » »
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