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📙 [Chronique] Kabukicho

De Dominique Sylvain, aux éditions Points, 2016


Roman policier


🔥 🔥 🔥🔥


Me voici embarqué dès les premières phrases vers un lieu complètement inconnu pour moi, Kabukicho, le quartier des plaisirs de Tokyo. C’est le début d’une immersion totale dans un monde dans lequel les codes peuvent paraître totalement incroyables aux européens. Pourtant le théâtre d’ombres qui se joue dans ce polar est aussi bien mené par les Japonais que par les Occidentaux. Dominique Sylvain réussi à transmettre à travers son livre, un ensemble d’émotions, de senteurs, de culture qui m’étaient étrangères. Une véritable découverte.


Kate Sanders a disparu et le SMS reçu par son père à Londres est extrêmement inquiétant. En effet, « Elle dort ici » avec sa photo d’elle jointe, comme inerte, laisse à penser au pire. Le capitaine Yamada est missionné pour mener l’enquête. Son territoire, c’est Kabukicho, le quartier où toutes les perversions se monnayent, il y dispose de contacts pour rassembler un maximum d’information sur cette européenne qui a choisi de devenir hôtesse. Dans ce quartier où chacun vit sa propre partition pour survivre, dans ce pays où le taux de criminalité est très bas, la police aura-t-elle les moyens de résoudre ce mystère ?


Dominique Sylvain lèvent les voiles au fil des pages par petites touches. Les clichés de ce quartier des plaisirs s’effacent pour laisser émerger des personnalités, des histoires individuelles qui ont conduit ces femmes et ces hommes à devenir des personnages de la nuit ou de l’ombre. La narration et le style de l’auteure m’invite à en connaître plus sur son œuvre.


❓Connaissez-vous d’autres polars au Japon ?


Kabukichō (en japonais : 歌舞伎町) est un quartier chaud de Tokyo se situant à l'est de l'arrondissement de Shinjuku. Le nom de Kabukichō provient d'un projet de théâtre kabuki qui n'a jamais été construit.


Le quartier est aujourd'hui le quartier chaud le plus célèbre de Tokyo avec notamment des love hotel, des strip show des lieux de prostitution comme les soapland. C'est aussi le quartier des yakuzas, la pègre japonaise.


Début du livre « Le Café Château fermait. Enfin.

Yudai raccompagna sa clientèle.

Dans l’ascenseur, elle se plaqua contre lui, le regarda avec adoration, força une main sous sa ceinture et lui caressa la naissance des fesses. Les miroirs reflétèrent leurs corps multipliés.

L’enfer ressemble à ça, pensa-t-il. Une boîte peuplée de milliards d’Akiko. Et moi, prisonnier de cette boîte pour l’éternité. »


Extrait « Ka-bu-ki-cho, quatre syllabes qui claquent.

Comme les socques d’un sumo sur le pavé.

Le quartier honteux, accolé à la respectable mairie de l’arrondissement de Shinjuku.

J’appris que son nom résultait d’un rêve inabouti, celui du maire de Tokyo qui, au lendemain de la guerre, envisagea d’ériger un théâtre kabuki en lieu et place du désastre issu des bombardements, et ce afin d’offrir à ses concitoyens un parc de divertissement familial.

Manque de chance. »

Extrait « Norio la baisant. Personne ne savait. Sauf Kate parce que Kate était maligne et devinait tout. Quant à Sanae, elle était géniale quand il s’agissait de ne pas vouloir savoir. Au Japon, pays de la règle et du principe, les hôtesses ne couchaient pas. Sauf celles qui couchaient. C’était compliqué, c’était simple. C’était comme ça. »


Extrait « - Quand je te regarde, je vois un type qui prend son plaisir en cognant.

- Tu veux te suicider ou quoi ? Pauv’ taré !

- Elle a été brutalisée, assommée. Son crâne porte une blessure. Et le mien aussi avec ta putain de bague.

Voix claire et nette, il ne tremblait pas. Son regard transperçait celui du colosse et ce qu’il y voyait était de la colère pure, cet honneur bafoué que trimballaient les yakuzas parce qu’ils s’imaginaient descendre des samouraïs. Rien que ça. Pour une fois, ça servait à quelque chose. Le gros ne mentait pas. Le gros n’avait pas tué Kate. »

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