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📙 [Chronique] King Kong théorie

De Virginie Despentes, aux éditions Livre de Poche, 2006


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J’ai quitté Virginie Despentes avec la fabuleuse trilogie de Vernon Subutex et je la retrouve avec cet essai en forme de coup de poing. Ce n’est pas forcément facile de parler, de chroniquer un essai féministe quand on est un homme, tout simplement. Comme le dit Virginie Despentes notre civilisation ne nous formate pas de la même façon, il est difficile de s’extraire autant pour les femmes que pour les hommes d’un système de pensée. Pour autant, même sans être d’accord avec tout, cette lecture est salutaire pour tout homme.


King Kong théorie commence par un premier paragraphe iconique « J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles,… » Puis Virginie Despentes développe cet essai en termes crus sur la féminité et la masculinité. Elle aborde son style punk, et son passé dans la pornographie et la prostitution. Pourtant, elle ne subit rien et choisit délibérément des voies marginales. Des chemins qui la mènent à des réflexions sur la condition féminine.


Virginie Despentes cite Virginia Woolf, Angela Davis, Gail Pheterson, et Simone de Beauvoir dans le deuxième sexe « En effet, l’homme représente aujourd’hui le positif et le neutre, c’est-à-dire le mâle et l’être humain, tandis que la femme est seulement le négatif ». Elle porte un regard aigue sur notre société qui a certes évolué depuis les années 70 / 80 mais dont les schémas restent tout de même encore similaires, car King Kong théorie semble toujours d’actualité.


❓Un autre essai à me conseiller sur ce thème ?



Début du livre « J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf. Et je commence par là pour que les choses soient claires : je ne m’excuse de rien, je ne viens pas me plaindre. Je n’échangerais ma place contre aucune autre, parce qu’être Virginie Despentes me semble être une affaire plus intéressante à mener que n’importe quelle autre. »


Extrait « Quand Sarkozy réclame la police dans l’école, ou Royal l’armée dans les quartiers, ça n’est pas une figure virile de la loi qu’ils introduisent chez les enfants, mais la prolongation du pouvoir absolu de la mère. Elle seule sait punir, encadrer, tenir les enfants en état de nourrissage prolongé. Un Etat qui se projette en mère toute-puissante est un Etat fascisant. Le citoyen d’une dictature revient au stade du bébé : langé, nourri et tenu au berceau par une force omniprésente, qui sait tout, qui peut out, a tous les droits sur lui, pour son propre bien. L’individu est débarrassé de son autonomie, de sa faculté de se tromper, de se mettre en danger. »

Extrait « D’ailleurs, deux ans auparavant, quand j’étais surveillante sur des réseaux minitel, et je voyais des « hommes généreux » proposer mille francs pour une passe, je croyais à un piège ; qu’ils proposaient si cher pour attirer de pauvres filles chez eux et leur faire tout un tas d’horreurs avant de les lancer nues et ensanglantées dans le fossé le plus proche. Lecture d’Ellroy, quelques film sur grand écran, la culture dominante fait toujours passer son message ; méfiez-vous, les filles, on vous aime beaucoup en cadavres. A la longue, j’avais fini par admettre que des hommes payaient effectivement mille francs le rencard, j’en avais déduit que les meufs en question étaient des mégabombasses insensées. »

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