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📙 [Chronique] L’expert

De Trevanian, aux éditions Gallmeister, 1973

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Coup de cœur. J’adore Trevanian, donc mon avis est peut-être largement subjectif. Quoi qu’il en soit, c’est un excellent thriller, la suite de « La sanction ». On retrouve Jonathan HemLock, ce personnage ambigus, un des meilleurs alpinistes du monde, collectionneur d’art et accessoirement tueur à gages pour des offices de renseignements. Trevanian, un auteur américain très mystérieux, venu vivre au Pays basque, imagine des récits aux univers différents, avec des personnages étonnants et attachants. Je ne pouvais lire l’expert qu’au Pays basque, il a enchanté mes vacances.


Jonathan Hemlock, depuis La Sanction s’est retiré des affaires d’espionnage et parcourt le monde en donnant des conférences sur l’art. De passage à Londres, il se trouve délibérément mêlé à une affaire de meurtre. Le cadavre trouvé dans sa chambre d’hôtel va permettre à une branche du contre-espionnage anglais de l’obliger à remplir une mission des plus dangereuses en infiltration au cœur d’une mystérieuse organisation qui fait chanter les plus hauts dignitaires britanniques.


J’ai déjà acheté les deux derniers Trevanian traduits en français, puis ce sera terminé pour cette belle découverte. Une rencontre faite au Pays Basque avec son roman Shibumi, pour lequel je pensais qu’il était d’un écrivain basque. C’est ensuite que j’appris qu’il était venu vivre dans le sud-ouest. Tout ça pour dire que les éditions Gallmeister ont eu une riche idée de diffuer cet auteur en France.

Début du livre « Sa souffrance était immense. Mais du moins était-elle finie.

Des vagues acérées de douleur déferlaient avec une intensité croissante jusqu’au moment où son corps était secoué de convulsions et son esprit submergé. Et là, juste avant la folie, les crêtes des vagues se brisaient en tourbillonnant au seuil de sa conscience et il trouvait refuge dans l’oubli. »


Extrait « Elle le laissa tomber dans le capitonnage en velours rose d’un gros fauteuil dodu au bois sculpté de conques, de dragons de mer et de sirènes mamelues laquées de blanc et rehaussées de dorures.

- J’ai peur de toucher à toutes ces cochonneries. J’ai peur d’attraper quelque chose.

- C’est une crainte qui n’est pas dénuée de fondement. Rien n’est plus contagieux que le mauvais goût, Ortega y Gasset nous a avertis. Voyez le pop art ou les romans de Robbe-Grillet. »


Extrait « Elle tournait le dos à la fenêtre, et la lumière humide et diffuse qui filtrait par les carreaux illuminait son visage avec une précision chirurgicale peu flatteuse. Ses courts cheveux noirs, parsemés de gris, semblaient sans vie, et les rides creusées dans son maigre visage traçaient une biographie en hiéroglyphes d’esprit et d’amertume, de rire et d’intelligence – de réussite sans accomplissement. »


Extrait « C’étaient de charmants jeunes gens : costauds, sains et l’esprit clair. Il s’était souvent dit que les Suédois étaient des gens merveilleux, oubliant le vieil adage du voyageur qui dit que les gens les plus séduisants du monde sont toujours les premiers qu’on rencontre après avoir quitté l’Angleterre. »

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