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📙 [Chronique] La fille du train

De Paula Hawkins, aux éditions Pocket, 2015

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[Coup de cœur] Bienvenue dans un roman construit de façon originale. Trois femmes se racontent dans leurs histoires qu’elles ne savent pas encore commune. La fille du train est un thriller qui offre un voyage en première classe, sans tomber dans le roman de gare. Paula Hawkins propose une intrigue floutée par les relents d’alcool, des visions fugaces et des souvenirs perdus. Quant à Rachel, la fille du train, elle nous apparait parfois insupportable et pitoyable, mais aussi courageuse et tenace. En tous cas, elle ne laisse pas indifférent.


Rachel prend le train deux fois par jour pour se rendre à son travail à Londres. Le matin et le soir, elle observe, quand le train est au ralenti, la vie dans les maisons qui bordent la voie ferrée. Une maison et un couple ont particulièrement retenu son attention, ils sont beaux, amoureux et heureux, aux antipodes de sa situation. Pourtant, un matin, un autre homme embrasse la jeune femme. A ce grand étonnement succédera la stupeur de voir, quelques jours plus tard, le visage de la jeune inconnue à la Une des journaux, pour cause de disparition.


Ce premier roman de Paula Hawkins est une réussite dans sa construction narrative et le suspense qu’il entretient pratiquement jusqu’au bout. Les errements physiques et psychologiques de l’héroïne nous plongent malgré elle entre réalité et hallucinations, que l’on a du mal à dissocier. C’est aussi un polar qui a pour toile de fond les violences faites aux femmes, de la perversion morale au drame fatal. Je vous conseille ce thriller addictif à souhait.


Début du livre « Une pile de vêtements repose au bord de la voie ferrée. Un tissu bleu claire – une chemise, j’imagine – entortillé dans quelque chose d’un blanc sale. Ce sont probablement des vieux habits à jeter échappés d’un paquet balancé dans le petit bois miteux un peu plus haut, près de la berge. »


Extrait « Tom ne l’a pas vécu de la même manière. Ce n’était pas de son fait, et, de toute façon, il n’avait pas le même besoin d’enfant que moi. Il voulait être père, oui ; je suis sûre qu’il rêvassait parfois l’idée de jouer au ballon avec son fils dans le jardin, ou de porter sa fille sur ses épaules en promenant dans le parc. Mais il pensait que notre vie serait formidable, même sans enfants. On est heureux, me disait-il souvent, pourquoi ne pourrait-on pas continuer à être heureux, tout simplement ? Il a commencé à m’en vouloir. Il n’a jamais comment je pouvais ressentir à ce point le manque de quelque chose que je n’avais jamais eu. »


Extrait « Parfois, dans mes cauchemars, je me retrouve dans le passage souterrain à côté de Bleineim Road, mais le chemin derrière moi est condamné, et je ne peux plus avancer parce qu’il y a quelque chose, quelqu’un qui m’attend, et je me réveille prise d’une terreur panique. »

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