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📙 [Chronique] Labyrinthes

De Franck Thilliez, aux éditions Fleuve Noir, 2022


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J’arrive au dernier tome de la trilogie de Caleb Traskman, et à ce point on sait que forcément l’histoire va encore se complexifier. Même avec ce titre sans ambigüité, Franck Thilliez sait mélanger les cartes et nous conduire dans des impasses, des chemins détournés et des fausses pistes. Pourtant, avec du recul, l’auteur multiplie les indices, mais c’est trop tard. Ce thriller déroutant est magistralement construit, poussant le lecteur dans ses derniers retranchements pour ne pas se perdre. Je vous passe les passages particulièrement difficile dans lesquels Franck Thilliez va au plus profond de la noirceur de l’âme humaine.

 

Comment faire un résumé du début ce roman, très compliqué, pourtant il faut essayer. La victime est retrouvée dans un chalet perdu en montagne, celle qui semble être la meurtrière a perdu, peut-être, très opportunément la mémoire. La policière en charge de l’enquête et le médecin s’entretiennent sur cette curieuse affaire. Il va falloir démêler les propos que sa patiente lui a confiés avant son amnésie. On sent que cette histoire va conduire la policière dans les méandres d’un impossible dédale.

 

A travers ce thriller Franck Thilliez mêle les thèmes de la mémoire, la psyché humaine, la manipulation, et la quête de vérité. Mais c’est surtout grâce à une narration totalement immersive que l’auteur nous entraine au cœur d’une ambiance oppressante. Pourtant, avec tout son talent de scénariste, il multiplie les rebondissements et les questionnements, et le livre ne se lâche plus. La trilogie de Caleb Traskman est un aboutissement dans l’art de créer une atmosphère labyrinthique.

 

❓Connaissez-vous cette trilogie de Franck Thilliez ?




Début du livre « - Comment va-t-elle, docteur ?

Camille Nijinski avait ôté ses gants fourrés et se massait doucement les mains. La chaleur infernale qui régnait dans l’hôpital contrastait avec les températures à pierre fendre de l’extérieur et tiraillait les



 

Extrait « Des spécialistes expliquaient que chaque individu avait des événements profondément transformés, voire inventés, ancrés dans sa mémoire. Le cerveau était malléable, il se réorganisait en permanence, et un souvenir n’était pas une photo précise, comme on l’avait longtemps pensé : chaque fois qu’il remontait à la surface, il se reconstruisait avec de nouveaux éléments, mutait, et était réenregistré ainsi. En définitive, plus on se remémorait un instant, plus celui-ci s’éloignait de la réalité du passé. »

 

Extrait « Si elle lisait ce livre, derrière chaque mot, chaque expression, dans les gestes de personnages et les descriptions, elle verrait l’ombre de Caleb Traskman peser sur elle. Il ne la quitterait plus. Elle tourna pourtant la première page et tressaillit lorsqu’elle parcourut la dédicace manuscrite qui y figurait : « Pour Julie. Tout juste sorti de l’imprimerie, un exemplaire de mon plus mauvais roman. » En exergue, deux citations, qu’elle prit en pleine figure. L’une de Francis Bacon : « La vengeance est une justice sauvage. » L’autre de John Dryden : « Prenez garde à la colère d’un homme patient ». »

 

Extrait « Je la placerai devant une table transparente sur laquelle reposera un échiquier. J’opterai peut-être pour le marbre plutôt que le bois, le marbre est plus froid, mais il dégage une vraie force. Elle sera assise sur un tabouret, voûtée, en train de réfléchir, ses mains de part et d’autre du plateau, comme si elle voulait s’approprier chacune des soixante-quatre cases… On prendra une partie en cours, ça donnera une impression de mouvement. T’as une préférence sur cette question ?

-          L’Immortelle de Kasparov.

-          Très bien. Tu m’aurais offensé si tu n’avais pas choisi celle d’un Russe. »

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