📙 [Chronique] Le gourgoul, Gruissan l’authentique
De Louise Laffage, aux éditions Louise Laffage, 2022
Gruissan dans les années 60 à 80 à travers les yeux d’une petite fille qui voit son monde se transformer. On y retrouve le Sud, l’accent et les histoires du village à l’ombre de la Tour Barberousse. C’est un peu de la gloire de mon père, du château de ma mère et du temps des amours mais dans le midi. Le littoral occitan va connaitre un immense bouleversement avec la création des stations balnéaires et l’arrivée du tourisme de masse dans ces villages de viticulteurs, pêcheurs, chasseurs et ouvriers du sel. A déguster.
Louise est née à Gruissan au début des années 60, ce petit village n’est pas encore une station balnéaire qui accueille jusqu’à 80 000 touristes l’été. La vie est belle, remplie de soleil et de joie, mais le confort domestique n’est pas d’actualité et il faut faire très attention aux dépenses. On vit avec Louise, dans ce village, de traditions et de petits métiers traditionnels, les bouleversements de notre société, jusqu’à la fin des jours heureux et insouciants de l’adolescence.
C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai lu ce livre de Louise, que je connais déjà depuis plusieurs années. Je vais citer, Jean-Marie Lavoué pour terminer cette chronique, un ami commun qui apprécie ce personnage hors du commun, toujours libre « Lison est à l’image de la météo gruissanaise, pouvant aller de la douceur d’un jour de bonance avec un petit nord qui réchauffe notre peau sous l’effet des rayons du soleil, à un jour de tempête avec coup de mer et le marin qui nous envahit d’humidité. Louise est une gruissanaise dans l’âme, elle réagit comme une gruissanaise, elle parle comme une gruissanaise. D’aucuns pourrait croire qu’elle est quelque peu « fissée », qu’elle « débarotte » par moment et que ses parents l’ont souvent menacée de la donner à la « Bobotte »… Faisons fi de tout cela ce qui est sûr c’est qu’elle témoigne fièrement de son attachement à ses racines locales. »
Début du livre « Assise au bord de l’eau, je contemple l’étang. Le soleil donne des reflets d’or aux vaguelettes qui se forment sous les assauts du vent. Ce vent que j’aime tant. Invisible, caressant, furieux parfois, insaisissable, mystérieux. Je suis née avec lui, ici, dans le Midi. »
Extrait « Dans ma classe, il n’y avait que des têtes nouvelles, venues des villages alentours. Je n’avais pas envie de me faire de nouveaux amis. Heureusement, à l’heure du déjeuner, le clan des gruissanais se réunissait pour aller à la cantine. Le temps d’une heure, nous nous sentions forts, solidaires, accrochés à notre identité comme à un radeau. Notre clocher nous manquait. Nous n’en parlions pas. »
Extrait « Une rumeur s’éleva. Petite, puis de plus en plus sonore. Jusqu’à ce qu’il consentît enfin à annoncer le début de l’offrande. Les pêcheurs allaient danser dans l’allée centrale, au son d’une scottish pour exprimer leur foi et leur confiance en Saint Pierre. »
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