top of page

📙 [Chronique] Le jour où je serai orphelin

De Christine Adamo, aux éditions Librinova, 2023


🔥🔥🔥🔥

Faire un roman noir avec pour personnage principal un enfant, le challenge est osé mais réussi. Christine Adamo signe un roman court mais décapant sur un petit garçon qui ne supporte pas la méchanceté, gratuite, des autres. Il existe des voies légales me direz-vous, mais le malicieux et imaginatif Tom, a décidé de se faire justice lui-même. De plus, l’auteure est aussi malicieuse que son héros, car pour altérer notre jugement elle nous introduit directement dans la tête du gamin, en utilisant un style narratif enfantin. Un jeu de dupes mais qui fonctionne bien.

 

Depuis la séparation de ses parents, Tom vit, comme de nombreux enfants, chez sa mère et chez son père pour des weekends ou les vacances. Balloté entre une mère plutôt rigide dans l’idée de ce qu’elle se fait de l’éducation d’un enfant, et un père plutôt cool, Tom réfléchit à ce qui entrave son bonheur. Relativement précoce, il élabore quelques plans diaboliques pour supprimer toute barrière en travers de son chemin vers une vie heureuse. Quoi qu’il en soit, les questions de morale ne font pas partie de l’équation.

 

La fin est un écho, assez glaçant, au titre du roman. En effet, Christine Adamo donne au jeune Tom des pensées extrêmement noires mais lui fournit aussi les armes intellectuelles pour mettre en œuvre ses idées. Vous apprendrez à apprécier ou détester ce petit garçon, mais une choses est sûre vous ne plaindrez pas ses victimes.

 

Merci @christineadamoauthor pour ce succulent cadeau littéraire offert il y a quelques semaines.




Début du livre « Moi, c’est Tom et ça veut dire que Tom, c’est mon prénom et c’est le plus important, que dit papa, surtout maintenant que maman a été divorcée et qu’en plus de plus habiter avec lui, elle veut plus qu’on porte son nom ni moi ni elle. »

 

Extrait « L’embêtant, c’est que le père-de-maman a rien, donc il peut pas guérir. Moi, j’espère qu’il y aura un miracle à l’envers et qu’il reviendra avec masses de maladies méga-mortelles à cause de la contagion et tous les microbes qui nagent dans l’eau après que tous les malades du monde entier ont pris leur bain ensemble. Mais à chaque fois, le père-de-maman revient pareil qu’avant. Et il me ramène une Sainte-Vierge en plastique transparent avec un bouchon bleu sur la tête à la place de la couronne et de l’eau bénite dedans. »

 

Extrait « Le-chat-de-maman, je l’ai déjà dit, c’est celui qui s’appelle Erasmus. Ce que j’ai pas raconté, c’est qu’il est arrivé dans l’appartement après que Sarah était morte et que papa était parti dans les Ardennes et avait acheté Bismuth. Je sais pas si papa a choisi Bismuth pour remplacer maman. Mais je sais que maman a acheté Erasmus pour remplacer papa vu que moi, je suis pas méga-affectueux comme animal de compagnie, alors que Erasmus-le-chat, maman peut le tripoter, il a toujours l’air d’aimer ça. Même que dès qu’elle arrive, il se précipite pour se frotter dans ses jambes. Ça, il le fait pas avec moi. Au contraire, il va se cacher. »

Comments


Dernières publications
Tag Cloud
bottom of page