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📙 [Chronique] Le mystère Henri Pick

De David Foenkinos, aux éditions Folio, 2016

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[Coup de cœur] Je savais que j’avais passé un bon moment au cinéma en regardant l’adaptation du roman. Pourtant le plaisir est resté entier car je ne me souvenais pas forcément de l’ensemble des tenants et aboutissants. Un plaisir d’autant plus accentué par l’écriture simple et délicate de David Foenkinos. Je me suis laissé porter par ce récit, certes « feel good » mais qui permet d’échapper au négatif qui assomme notre quotidien. Le mystère Henri Pick est donc un joli coup de cœur autant pour cette belle histoire mais aussi pour le style très agréable de Foenkinos.


A Crozon, en Bretagne, Jean-Pierre Gourvec le bibliothécaire du village créé la bibliothèque des livres refusés afin que les auteurs exclus de l’édition puissent mettre leurs ouvrages à la disposition du public. Delphine, jeune éditrice chez Grasset y découvre un manuscrit rédigé avec un certain génie, par un inconnu, Henri Pick. Plus connu dans son village pour ses pizzas que par un quelconque talent d’écrivain, son livre va connaître une destinée incroyable mais susciter aussi beaucoup d’interrogations.


J’ai toujours apprécié, en général, les livres sur les livres. Le mystère Henri Pick s’inscrit dans cette lignée qui s’interroge, régulièrement, sur les motivations des lecteurs. Comment un livre devient un best-seller, est-ce ses qualités intrinsèques ou ce qui le fait découvrir : la communication, un prix prestigieux, le bouche à oreille, une adaptation au cinéma, la personnalité de l’écrivain, ou l’histoire autour du livre lui-même. Pour ma part, peu attaché aux prix littéraires, aux nouveautés et aux effets de communication, j’aime chiner les livres chez les bouquinistes ou sur les vide-greniers… Et cela constitue aussi un de mes plaisirs dans la lecture.



Début du livre « En 1971, l’écrivain américain Richard Brautignan a publié L’Avortement. Il s’agit d’une intrigue amoureuse assez particulière entre un bibliothécaire et une jeune femme au corps spectaculaire. Un corps dont elle est victime en quelque sort, comme s’il existait une malédiction de la beauté. »


Extrait « Elle qui lisait si peu, pour ne pas dire jamais. Elle préférait les magazines féminins ou la presse people. Le dernier livre qu’elle avait lu, c’était celui de Valérie Trierweiler : Merci pour ce moment. Forcément, le sujet lui avait parlé. Elle s’était complètement retrouvée dans le combat de cette femme bafouée. Si elle avait pu, elle aurait écrit un livre sur Marc. »


Extrait « Un peu dépité, et pour se donner du courage avant d’accomplir le premier acte de son enquête, il décida d’aller boire une bière au bar d’en face. Puis il commande la petite sœur, expression chère aux buveurs qui, sous ce trait de douceur et d’ironie tendre, masquent la réalité d’un engrenage systématique. »


Extrait « Plus tard, Magali prépara un café qu’elle apporta à Jérémie. Il s’installa derrière bureau. Pendant la nuit, il avait dû errer entre les rayons, car il ait rassemblé une petite pile de livres près de lui. Magali repéra entre autres : Kafka, Kerouac, Kundera. Elle put en conclure qu’il s’était arrêté uniquement à la lettre K. Il hésita entre Les Clochards célestes ou Le procès avant de finalement se plonger dans Risibles amours. »


Extrait « Au bout d’un moment, ils s’arrêtèrent pour boire un café. En le buvant, ils comprirent qu’ils étaient tombés amoureux. Ils avaient le même âge, et ne cherchaient plus à paraître. Les premières heures d’une histoire d’amour, pensa Rouche. C’était merveilleux de boire un café imbuvable, dans une station d’essence sinistre, et de trouver qu’aucune situation ne pouvait être plus belle. »

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