📙 [Chronique] Le Sorceleur 5 – Le baptême du feu
De Andrzej Sapkowski, aux éditions Bragelonne, 1997
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Dans ce 5ème tome, moins de géopolitique et plus d’actions, le puzzle commence à se découvrir sous nos yeux. Cela n’empêche pas de nouveaux personnages d’intervenir dans l’histoire, ce qui permet d’avoir un plaisir toujours renouvelé. L’auteur ouvre encore plus profondément l’âme du sorceleur, ses forces et surtout ses faibles, qui vont le conduire à voir dans ses compagnons de route des aides plus précieuses qu’il ne croit. On approche des dénouements tragiques ou heureux, vivement le tome 6.
Geralt de Riv, Ciri et Yennefer sont toujours séparés et dans des situations régulièrement inconfortables. Pourtant, ils essaient par tous les moyens de se retrouver. Pour le Sorceleur, à peine remis de graves blessures, cela tourne à l’obsession, une mono pensée qui peut parfois mettre en danger ses compagnons de route. Le chemin même qui mène à Ciri, même s’il semble extrêmement dangereux, conduit au cœur de l’empire de Nilfgaard où l’attend très certainement la mort.
Je suis toujours aussi conquis par la capacité de Sapkowski à créer un univers de fantasy profondément détaillé. Le monde du Sorceleur est inspiré de diverses mythologies, légendes slaves et européennes (on se demande parfois, si le héros ne parcours pas notre continent), mais il les réinvente de manière originale. Cet univers complexe, habité par créatures mystiques et mythiques, et où la magie et la politique se mêlent, possède une certaine profondeur.
❓Préférez-vous lire les livres avant leurs adaptations TV ou cinéma ?
Début du livre « Les oiseaux piaillaient dans les buissons.
Les flancs du ravin étaient envahis de ronces et d’épines vinettes qui formaient une masse épaisse et compacte, repaire idéal pour la nidification et la pâture. Rien d’étonnant à ce que l’endroit pullule de volatiles. »
Extrait « Les magiciens utilisent la mandragore pour la fabrication de leurs élixirs, grâce auxquels ils conservent une jeunesse éternelle. De plus, avec les racines, les magiciennes fabriquent une crème, appelée glamarye. Une magicienne qui s’enduit de cette crème devient si belle et envoûtante que tous ceux qui la rencontrent ont les yeux qui leur sortent de la tête. Vous devez savoir également que la mandragore est un puissant aphrodisiaque et qu’on l’utilise dans la magie amoureuse, surtout pour vaincre la résistance des jeunes filles. C’est de là justement que vient le nom populaire de la mandragore : le dévergoton. Soit l’herbe qui dévergonde les gotons. »
Extrait « - Je t’ai épargné sur Thanedd, j’ai eu pitié de toi, freluquet. Ce faisant, j’ai commis la plus grossière erreur de ma vie. Ce matin j’ai épargné un vampire supérieur qui a sans nul doute ôté la vie à plus d’un humain. J’aurais dû le tuer. Mais je ne pensais pas à lui, car une chose, une seule, me préoccupait : massacrer ceux qui ont porté atteinte à Ciri. Je me suis juré que ceux qui l’avaient offensée le paieraient de leur sang. »
Extrait « « Tu ne veux pas boire un coup ? Quel piètre vampire tu fais ! », « Il ne boit pas ? Alors il ne faut pas l’inviter, il va gâcher la fête ! »… Je ne voulais pas gâcher la fête, et l’idée de ne plus être accepté parmi mes camarades me paralysait. Et puis, il y avait la fête elle-même. La bringue, les fredaines, les beuveries… A chaque pleine lune on volait jusqu’au village et on buvait, s’attachant à qui bon semblait. La… boisson la plus horrible qui soit, de la pire espèce. On ne faisait pas de différence entre nos proies. L’essentiel était… humm… de prélever notre ration d’hémoglobine… Car enfin, sans sang, il n’y a pas de fête ! On n’avait pas non plus l’audace nécessaire pour tenter notre chance auprès des vampiresses si on s’en prenait pas une lampée avant. »
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