📙 [Chronique] Les aventuriers de la mer 1 – Le vaisseau magique

De Robin Hobb, aux éditions J'ai Lu, 2001

Fantasy

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Me voici embarqué, c’est le cas de le dire, dans une épopée d’une dizaine de volumes avec une écrivaine que je découvre, Robin Hobb. Elle plante le décor d’un monde en découverte, les uns défrichent, les autres font du commerce et certains font de la piraterie. Vous ajoutez à ces aventures, des bateaux qui ont une conscience et des serpents de mer intelligents, des personnages aux caractères bien trempés et nous avons les ingrédients pour une saga addictive. Même si au début, j’ai eu un peu de mal avec de longues descriptions, l’alchimie a fini par fonctionner.

Ce premier tome annonce la couleur, on découvre plusieurs personnages qui semblent être importants, ils ont en commun la mer. Qu’ils soient marchands, marins ou pirates, ils ont un lien viscéral, une force ou une passion liée avec le fait de partir sur les flots. Mais au centre des ambitions, il y a ces incroyables bateaux magiques, les vivenefs, construits en bois sorcier, qui filent vite et bravent les dangers. Posséder un de ces navires conduit à toutes les compromissions.

Même si l’histoire se met lentement en place, l’ensemble mis en œuvre par Robin Hobb est plaisant et surtout plein de promesses. J’étais en attente d’aventures de pirates, me voilà servi, par une écrivaine de grand talent. Je dois vous avouer que j’ai déjà trouvé le second tome en chinant à Montpellier.

❓Un roman de pirates et de trésors à me conseiller ?

Début du livre « Kennit marchait le long de la ligne des marées sans prêter attention aux vagues salées qui venaient baigner ses bottes en effaçant ses empreintes sur la plage. Il ne quittait pas des yeux l’alignement désordonné d’algues, de coquillages et de morceaux de bois qui indiquait la plus haute limite de la mer. La marée commençait à redescendre et les vagues implorantes relâchaient peu à peu leur emprise sur la terre. »

Extrait « »Ce sont de bons marins, cap’taine, de bons matelots, de vrais compagnons de bord et aucun ne rechigne au travail, que ce soit à l’aiguille ou au sabre. Mais ils ne sont pas devenus pirates pour vivre sous la loi d’un autre, même si cette loi est bonne pour eux. » Non sans difficulté, il croisa le regard de Kennit et ajouta : « On ne devient pas pirate pour se retrouver sous la botte d’un autre. » »

Extrait « « Ce que tu dis est simple, reprit-il, seulement que nous nous complétons l’un l’autre, que je ne vois pas de raison d’en être aussi ému. Mais je le suis.

- Il se produit quelque chose ici, cette nuit. Je le sens.

- Moi aussi. Mais j’ignore ce que c’est.

- Tu veux dire que tu n’as de nom pour le désigner, le reprit-elle. Mais il nous est impossible de ne pas savoir ce qui se passe : nous grandissons. Nous devenons.

Involontairement Hiémain sourit dans la nuit. « Nous devenons quoi ? » demanda-t-il.

Elle se tourna vers lui. Et les méplats ciselés de son visage reflétèrent les lumières lointaines. Elle lui sourit, les lèvres entrouvertes sur des dents parfaites. « Nous devenons nous-mêmes, répondit-elle simplement. Nous-mêmes, ce que nous sommes destinés à être. »