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📙 [Chronique] Les démoniaques

De Mattias Köping, aux éditions Magnus, 2022


Thriller / Roman policier


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La 4ème de couverture était un avertissement « Ce roman est d’une très grande violence. Il est strictement réservé à un public averti. Âmes sensibles, passez votre chemin ». En effet, ça commence fort, de façon assez crue, Mattias Köping met de suite le lecteur dans une ambiance glauque et sans scrupules. Les personnages mauvais le sont par nature, pas de machiavélisme, ils sont abjects tout simplement. « Les démoniaques » décrit, malheureusement, des situations extrêmes que vivent les filles sur les trottoirs, les accros aux drogues à la merci d’une pègre obnubilée par le profit.


En province, Jacky dit l’Ours et son frère Dany tiennent les rênes d’un réseau de drogue, de prostitution et de pédophiles. Avec un jeu croisé de compromissions et d’addictions, ils se présentent comme les marionnettistes d’un théâtre malveillant qui leur rapporte beaucoup d’argent. Kimy, la fille de l’Ours, ne veut plus se prostituer pour son père, elle vole un livre qui va bouleverser sa vie.


Ce roman noir ne laisse pas indifférent car il parle d’une violence perverse et dure mais pas très éloignée de certaines réalités dans notre pays. C’est le lot de nombreuses raclures de profiter de la faiblesse de femmes, de jeunes, de personnes malades ou en état de dépendance. Mattias Köping met en évidence des faits sur lesquels on ferme parfois les yeux, quelques ventes de drogue, qui cachent parfois des drames très profonds. Un roman à découvrir.


Proposez-moi un thriller hors normes ?


Début du livre « « Ils reprennent en chœur :

- Joyeux anniversaire, salope ! Joyeux anniversaire, salope ! Joyeux anniversaire, salope ! Joyeux anniversaire ! »

- Ils l’ont encerclée, hilares, à poil. Ils sont tous là, son père, son oncle, Simplet, Waldberg, Delveau, Beloncle. Elle est à quatre pattes au milieu de la meute, fragile et nue, déchirée de sanglots. Son père la maintient par les cheveux. »


Extrait « Elle continuait de piocher dans les bouquins de Henri, des nouvelles ou de brefs romans uniquement. Elle apprécia un peu Philip K. Dick, détesta Théophile Gautier dès la première ligne et lut les recueils de Maupassant que Henri lui proposa. Elle bouquina des récits de Le Clézio, de Sternberg, de Bradbury. Surtout, elle relisait Des souris et des hommes. La nuit, elle dévorait des bandes dessinées. Elle n’en avait jamais possédé. Elle avait parfois le souffle coupé par la magie des dessins et des couleurs. »

Extrait « Nouvelle pause. Le manque mettait les nerfs de l’Ours à vif. Il luttait de toutes ses forces contre son impérieux besoin de cocaïne. Il n’était pas encore midi. Il entendait ses voix de tous les recoins de la scierie et se retournait sans cesse sur le vide. Trop tôt, beaucoup trop tôt. Il devait au moins réussir à ne plus en prendre le matin, merde ! C’était une impression délirante. Tous les stimuli se mélangeaient en une espèce de fondu-enchaîné permanent. Il était pris dans une toile de synesthésies paranoïdes. Tout glissait autour de lui, vertigineusement, sans qu’il pût rien arrêter ni contrôler. A chaque pas, il avait l’impression de tomber et démangeaisons furieuses lui électrisaient l’épiderme. »

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