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📙 [Chronique] Lonesome Dove épisode 1

De Larry McMurtry, aux éditions Gallmeister, 1985


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[Coup de cœur] Voici un excellent western. Des grands espaces, des cowboys, des brigands, des indiens, des saloons, des sheriffs, de la violence, de l’amour et un immense voyage. Larry McMurtry raconte des histoires, celles-ci se croisent entre l’Arkansas et le Texas. Il est question de conquête de territoires, de bêtes et de femmes. Ces dernières doivent être fortes, dans une période où la loi du revolver est la plus forte. Pourtant, dans ce souffle épique vertigineux, l’écrivain explore aussi les destins personnels, non sans humour et dérision, pour lesquels chaque pas dans cette nature sauvage peut signifier la mort. Un roman aux paysages grandioses et aux personnages contrastés où même les bêtes ont leur caractère.

 

On est en 1880 au Texas, dans la petite ville de Lonesome Dove. La vie s’écoule lentement, les Texas rangers ont « apaisés » les conflits avec les Comanches et les Mexicains. Pourtant, quelques brigands traversent le Rio Grande dans un sens ou dans l’autre pour voler du bétail ou des chevaux. Augustus McCrae et Woodrow Call, anciens rangers sont désormais propriétaires d’une ferme, mais l’arrivée d’un vieux coéquipier va les conduire à retrouver la piste. Regroupant une équipe de cowboys et un troupeau de bétail, ils décident partir à l’aventure pour rejoindre le Montana et faire fortune.

 

Dans ce premier épisode, McMurtry peint un tableau vivant de la vie à la frontière mexicaine, où l'amitié, la loyauté et le courage sont aussi importants que le pistolet à la ceinture. Tout en maintenant un rythme narratif palpitant, ses descriptions sont saisissantes et immersives. L’évocation de thèmes tels que l'amour, la perte et le passage du temps, confère à roman une profondeur émotionnelle qui transcende le genre du western. C’est pour ma part un grand roman coup de cœur, vivement l’épisode 2.

 

❓Connaissez le western « Incident à Twenty-miles de Trevanian ?





Début du livre « Lorsque Augustus sortit sous le porche, les cochons bleus étaient en train de manger un serpent à sonnette – un spécimen de taille modeste. Le serpent devait ramper à la recherche d’un peu d’ombre quand il est tombé sur les cochons. Ils se le disputaient âprement et il était clair que le crotale ne sonnerait plus jamais. La truie le tenait par le cou et verrat par la queue. »

 

Extrait « Newt se mit à rire. Bol n’avait jamais rien compris à la guerre de Sécession, mais il avait été sérieusement désolé lorsqu’elle avait pris fin. En fait, si elle s’était prolongée, il aurait peut-être continué de bandit – la profession rapportait et était sans danger puisque tous les Texans étaient loin de chez eux. Mais les rescapés de la guerre qui étaient rentrés au pays après le conflit étaient pour la plupart eux-mêmes des bandits et, de surcroît, mieux armés. La profession n’avait pas tardé à être encombrée et Bolivar avait vite compris que l’heure de la retraite avait sonné. Cependant, l’envie le prenait encore de temps à autre d’aller donner de la gâchette. »

 

Extrait « Newt pris l’arme et la sortit de son étui. Elle sentait un peu l’huile – le Capitaine avait dû la graisser le jour même. Ce n’était évidemment pas la première fois qu’il tenait un revolver. Il avait reçu un sérieux entraînement au tir, dispensé par M. Gus qui l’avait complimenté sur son adresse. Mais tenir une arme et en avoir une vraiment à soi étaient deux choses différentes. Il fit tourner le barillet du Colt et en écouta les petits cliquetis nettement perceptibles. La crosse était en bois, le canon bleu et froid ; l’étui avait conservé la vague odeur du savon que l’on utilisait pour nettoyer les selles. Il remit le revolver dans son étui, boucla son ceinturon et sentit le lourd poids de l’arme contre sa hanche. Lorsqu’il pénétra ensuite dans le corral pour prendre son cheval, il eut pour la première fois de sa vie le sentiment d’être un homme accompli. »

 

Extrait « - Je serais curieux de savoir de quoi il mort, répéta Call.

-          Il a dû avaler un piment de travers, dit Augustus. Ceux qu’on arrive pas à avoir d’un coup de couteau ou d’une balle finissent généralement par se casser le cou en tombant de leur porche, ou quelque chose du genre. Tu te rappelles Johnny Norvel qui est mort d’une piqûre de guêpe ? Johnny a bien dû se faire tirer dessus vingt fois, et c’est une saloperie de guêpe qui l’a eu. »

 

Extrait « - Vous avez dit quoi ? demande-t-il finalement.

-          J’ai dit qu’on devrait se marier, répéta Louise d’une voix forte. Ce que j’aime chez vous, c’est que vous faites pas de bruit. Jim arrêtait pas de causer dès qu’il avait une bouteille de whiskey à la bouche. J’en avais assez de l’écouter. En plus, vous êtes maigre. Si vous mourez, au moins vous serez pas difficile à enterrer. J’ai enterré assez de maris pour savoir évaluer ce genre de choses. Qu’est-ce que vous en dites ? »

 

Extrait « Plus il restait éveillé, plus il se sentait bizarre. Il se dit qu’il était en train de devenir fou sous la pression des événements qu’il vivait. Les étoiles ne pouvaient évidemment rien pour lui. C’étaient des étoiles, non des miroirs. Elles ne pouvaient guère montrer ses sentiments à Ellie. Il s’assoupit un moment et rêva qu’elle était de retour. Ils étaient assis dans le grenier de leur cabane et elle lui souriait.

Quand il se réveilla et qu’il comprit que tout ça n’avait été qu’un rêve, sa déception fut si grande qu’il se mit à pleurer. La scène lui avait paru si réelle et la présence physique d’Ellie si tangible qu’il voulut se rendormir pour retrouver son rêve, mais il n’y parvint pas. Il passa le reste de la nuit éveillé à s’en remémorer la douceur. »

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