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📙 [Chronique] Nager sans se mouiller

De Carlos Salem, aux éditions Babel, 2008


Roman policier / Roman noir


🔥 🔥 🔥


J’ai connu Carlos Salem grâce à son premier roman Aller simple. Ce fut une excellente découverte de cet écrivain argentin. Depuis, je m’étais promis de lire un autre roman paru dans la collection Babel Noir. Je ne suis pas déçu car je retrouve le même sens de l’humour légèrement décalé et grivois par moment. Grâce à une intrigue bien soutenue mais largement tarabiscotée, Carlos Salem nous propose de tourner les pages rapidement sans prise de tête avec le sourire aux lèvres. Un agréable moment qui ne demande qu’à être renouvelé.

 

Juan Pérez Pérez est un cadre sans histoires dans une grande société de matériel paramédical. Divorcé et père de deux enfants, il a obtenu de son ex-femme la possibilité de les prendre un mois de vacances avec eux au bord de la mer. Mais sa deuxième vie, celle que personne ne connait, celle d’un redoutable tueur à gages l’amène à planter sa tente dans un camping naturiste, à l’emplacement jouxtant celui de son ex. Il y rencontre aussi un très vieil ami, borgne et unijambiste par sa faute. Trop de coïncidences le poussent à une méfiance décuplée.

 

Carlos Salem signe un bon roman pétri d’humour et de clin d’œil, dont celui à l’écrivain italien Andrea Camilleri. On y retrouve aussi beaucoup de tendresse et une forme de poésie dans la coquinerie. Et donc, quand on passe un si agréable moment, on ne peut que de demander d’être resservi.

A noter aussi, la couverture au graphisme que je trouve original de Lisa Petrucci

 

❓Connaissez-vous d’autres romans d’humour noir ?



Art of Lisa Petrucci


Pour cette artiste, l’obsession pour la culture pop s’est développée et s’est envenimée. Elle a rassemblé une collection impressionnante de jouets anciens, de poupées, de kitsch, d’art pin-up, de magazines pour hommes vintage et de pulps. Finalement, ces éléments ont inspiré ses propres œuvres et elle a trouvé le format parfait pour ses images : la bordure ronde en écorce de la plaque en bois souvenir. Chaque plaque de bois est peinte avec amour avec les choses qu'elle aime le plus et célèbre la féminité et tout ce qui est mignon.

 

Depuis 1993, les peintures de Lisa ont été exposées et vues partout dans le monde. Elle fait partie du mouvement Pop Surréalisme et a été présentée dans de nombreuses publications diverses, y compris son propre livre d'art de luxe « Kickass Kuties – The Art of Lisa Petrucci » publié par Dark Horse. Elle est également considérée comme l’une des grandes dames du Lowbrow Art.



Début du livre « …Les miroirs de l’ascenseur nous répètent à l’infini et créent une multitude de clones à partir des quatre personnes qui l’occupent. C’est un ascenseur moderne, comme l’immeuble, et il y a un instant, quand nous sommes montés, l’homme au complet bleu et moi, au quatorzième étage, ces images m’ont rappelé un trux de fête foraine, un truc cruel, car, au lieu de nous déformer, l’excellente qualité optique des miroirs nous renvoie une parfaite image de nous-mêmes. Et ça fait mal. »

 

Extrait « - Tuer. Dis-le. Dis-le plusieurs fois et tu verras que ça perd signification et que ça somme comme manger ou chier. Mourir est une fonction physiologique comme une autre et la seule chose que nous faisons c’est garantir que ça arrive quand quelqu’un en a besoin et pas quand ça n’a plus d’importance. Tu comprends ? Tu as tout ce qu’il faut, tu es froid comme un putain de poisson et tu vises comme un dieu. »

                                                    

Extrait « Le vieux numéro Trois appuya sa grosse main sur mon épaule, me regarda dans le fond des yeux et dit sentencieusement :

-          Souviens-toi de ce que je vais te dire, mon gars. C’est la leçon numéro zéro, la première et la dernière : la nature est sage, mais elle a ses limites. Une chenille peut se transformer en papillon, mais un fils de pute sera toujours un fils de pute. »

 

Extrait « Ma vie n’est peut-être qu’une petite comédie policière, un film de série B qu’on ne diffuserait même pas dans les émissions matinales d’une télé provinciale, entre une publicité pour un appareil à allonger le pénis ou pour un robot de cuisine permettant à la maîtresse de maison de vivre comme les femmes en papier glacé des magazines, lovée dans un canapé italien une coupe de champagne à la main. »

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