📙 [Chronique] Rhum Caraïbes
De Maxence Fermine, aux éditions Albin Michel, 2011
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Lire un roman de Maxence Fermine, c’est comme laisser fondre une friandise dans la bouche. Ce sont à chaque fois de très bons moments de douceur et plaisir. L’histoire et le style emportent facilement le lecteur dans un conte aux saveurs à chaque fois renouvelées. Bon, vous l’avez compris, j’aime beaucoup cet écrivain dont la poésie des textes me touche particulièrement. Dans Rhum Caraïbes se sont les senteurs, les couleurs, les coutumes et les superstitions qui imprègnent les chapitres comme de douces vagues sur les plages de la Guadeloupe. Aussi surement que le plaisir de déguster un verre de Rhum sur le sable.
Aristide Sainte-Rose est obsédé par son envie de devenir riche. Il s’y emploie avec plus ou moins de réussite, et il faut se le dire, plutôt des échecs. Pourtant, son nouveau projet de créer une rhumerie sur sa terre de Guadeloupe est déjà porté par de bons augures en découvrant un trésor et surtout un texte de son aïeul, fondateur de la dynastie Sainte-Rose. Malheureusement, une malédiction semble toucher la famille.
Si vous aimez les belles descriptions totalement immersives et les textes poétiques "Rhum Caraïbes" va vous combler. Vous serez plongé dans l’univers envoûtant des Caraïbes, ce lieu imprégné de mystères, de légendes avec des personnages captivants. Enfin l'odeur enivrante du rhum saura entraîner les derniers réfractaires. Je ne peux que vous conseiller ce roman riche en émotions exotiques.
❓Vous préférez le rhum, les caraïbes ou la lecture ?
Début du livre « Juste avant de mourir, Aristide Sainte-Rose revit une dernière fois la maison jaune, rose et bleue sur la colline, face à la mer des Caraïbes. Il vit également les grains d’or de la plage de sable en contrebas, la toile vert émeraude de la jungle dans un après-midi d’été, le rouge du volcan Montserrat à l’horizon, ainsi que la fameuse rhumerie dont il pouvait encore respirer les effluves d’alcool issus de la distillation de la canne à sucre. »
Extrait « Au début, cette vie de bohème sembla convenir parfaitement à Aristide. Mais un matin d’été, alors que les deux musiciens se trouvaient non loin de Matouba, il fut pris de la maladie du remords et de la nostalgie. Au milieu du chemin et d’une chanson triste, il s’arrêta de jouer et de marcher, et resta là, figé sur place, jusqu’à ce que le soleil de midi frappant sur son crâne comme les tambours du diable l’oblige à se réfugier à l’ombre d’un tamarinier.
- C’est fini, confia-t-il à son compagnon. Je rentre chez moi.
- Tu n’es pas sérieux.
- Au contraire. Je ne l’ai jamais été autant de toute ma vie. Adieu. »
Extrait « - Vive la révolution et à bas le général Dode ! s’écria Aristide devant le palais du gouverneur.
Puis il rentra chez lui, convaincu que la voie de la politique ne menait à rien d’autre qu’à perdre son âme et que tous ceux qui en usaient n’étaient que des profiteurs. »
Extrait « Pour son âme d’enfant, la rhumerie devint une sorte de paradis originel, un lieu préservé du monde, où l’on changeait par magie de la canne à sucre en rhum couleur d’or. Aussi passa-t-il l’essentiel de ses journées dans ces lieux déjà chargés d’histoire, à apprendre le métier, à fabriquer le rhum béni des dieux et à attendre le moment propice où il serait en mesure de prendre les rênes de l’entreprise. »
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