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📙 [Chronique] Rouge tango

De Charles Aubert, aux éditions Slatkine & Cie, 2019


Roman policier


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C’est un grand plaisir de retrouver Niels Hogan, le midi de la France et l’air marin. Je l’ai découvert dans Bleu calypso, retiré aux bords des étangs, fabriquant des leurres artisanaux pour pêcheurs en quête d’authenticité. Charles Aubert nous renvoie, malgré l’intrigue policière, a un besoin de vie simple, hors des complications des villes et du monde. Pourtant, la réalité nous rejoint forcément pour le meilleur et parfois pour le pire. Un excellent plaisir de lecture iodé.


Alors qu’il se remet de moments éprouvants avec ses amis, Niels reprend ses affaires et la confection de leurres. Malheureusement, le marché a attiré d’autres créateurs, plus jeunes et surtout familiarisés avec les nouvelles technologies de la communication. Conscient de son handicap en la matière, Niels espère que Malik, son copain informaticien pourra l’aider à multiplier les ventes. Or, il découvre avec effroi que Malik a disparu, laissant derrière lui quelques gouttes de sang.


« Croire en ses rêves » c’est la leçon de second opus des enquêtes de Niels Hogan. C’est facile à dire mais ce n’est pas forcément évident à mettre en œuvre. Les pressions de sociales et familiales, ses propres freins psychologiques. Charles Aubert le réalise à travers l’écriture textes sur son héros, il a réussi à s’affranchir de ces contraintes quotidiennes. Toutefois, sommes-nous aussi prêts à faire souffrir des êtres aimés pour réaliser ses propres rêves. Accepterions-nous de souffrir, pour qu’un être aimé réalise ses rêves ?



❓Vous êtes team Citroën Méhari ou team VW 181 comme Niels ?


Les travellers irlandais (en irlandais : Lucht Siúil ; littéralement : « le peuple marchant »), aussi appelés Tinkers sont une catégorie nomade de la population irlandaise. Les Travellers sont présents aussi au Royaume-Uni et aux États-Unis mais sont de façon générale considérés comme étant d'origine irlandaise. Certains Travellers se sont illustrés comme musiciens. Ils possèdent leur propre langue, le shelta.


Les Travellers ont tendance à se sédentariser de plus en plus. On estime leur nombre à 30 000 en Irlande, 15 000 au Royaume-Uni, 10 000 aux États-Unis. On les qualifie souvent de peuple cavalier.


La série Peaky Blinders raconte l'ascension et les péripéties d'un gang composé essentiellement de la famille Shelby, des travellers irlandais sédentarisés depuis deux générations dans le Birmingham de l'Entre-deux-guerres.



Début du livre « C’était l’heure du thé. Il soufflait un vent doux aux odeurs de terre humide et d’iode. L’été s’éloignait. Je songeais aux nuages qui se formaient au-dessus de la mer, la teinte gris bleu que prenaient leurs ventres lourds. Je songeais au lido sous les assauts des vagues, l’intensité vibrante du silence après la tempête. J’avais envie de rejoindre les grandes profondeurs. Le monde de surface ne me réussissait pas. Ses règles, ses enjeux, je ne les comprenais pas. »


Extrait « Lizzie a toussé.

- Si tu veux nous aider, commence par bien te retaper.

Elle n’avait pas tort. J’étais dans un tel état de délabrement que, si j’avais été un bâtiment, j’aurais assurément déjà fait l’objet d’une procédure de péril imminent. Je n’avais pas d’autres choix, pour l’instant, que de subir les événements en espérant que Malkovitch et ses hommes fassent preuve d’efficacité. »

Extrait « Je suis remonté dans la 181 avec le cœur lourd. Je m’en voulais de n’avoir pu trouver les mots, d’être resté impuissant face à leur douleur. J’avais été nul. Ça m’arrivait souvent. Un problème récurrent avec les émotions et le réel, un goût trop prononcé pour la fuite. Je me suis mis à penser à toutes les erreurs que j’avais faites au cours de ma vie, la liste de mes petites lâchetés, mes abandons. Je n’étais pas meilleur que les autres et si ça se trouve, même, très en dessous de la moyenne. Je passais mon temps à critiquer une société robotisée et égoïste alors que je n’étais moi-même que froideur et égocentrisme. »


Extrait « Alors j’avais tourné les talons et sauté dans la 181 sans l’ombre d’une hésitation. J’avoue que j’ai bien aimé ce moment où il s’est mis à rapetisser dans le rétroviseur, jusqu’à bientôt disparaître de ma vue. J’espérais que viendrait rapidement le jour où il disparaîtrait aussi de ma vie. »

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