📙 [Chronique] Snjor
De Ragnar Jonasson, aux éditions Points, 2015
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En lisant Mörk l’an dernier, je n’ai pas commencé par le premier épisode de la série « Les enquêtes de Siglufjördur », je retrouve donc le policier Ari Thor et les circonstances de son arrivée dans cette petite ville, au nom imprononçable du nord de l’Islande. Vous imaginez bien, que même si les paysages sont sauvages et magnifiques, les conditions de vie sont particulièrement rigoureuses. Pourtant, Ragnar Jonasson réussit à créer un très bon huis-clos dans cette ville « où il ne se passe jamais rien ».
Ari Thor a abandonné ses études de séminariste pour une formation de Police. A la fin de ses études à Reykjavik, il saisit l’opportunité d’un emploi au commissariat de Siglofjördur, la ville la plus au nord de l’Islande. Cette décision prise très rapidement ne réjouit pas Kristin son amie, et leur relation se refroidit très vite car elle ne compte pas l’accompagner dans un endroit si perdu. Quelques semaines après son arrivée, un écrivain célèbre fait une chute mortelle, dans des circonstances pas tout à fait claires.
L’intrigue est bien ficelée comme dans un Agatha Christie, c’est d’ailleurs mon premier sentiment de ressemblance, une petite communauté de personnes qui ont toutes un intérêt à la disparition de la victime. Ragnar Jonasson propose donc un très bon divertissement dans lequel les personnages sont approfondis, ce qui donne beaucoup de cohérence, mais peut-il y avoir autant de meurtres dans une si petite ville, alors que dans mon village, quatre fois plus important en nombre d’habitants, les seuls méfaits se résument à des vols de vélos. Inquiétante Islande !
Début du livre « La tache rouge était comme un cri dans le silence.
La blancheur du sol enneigé, élémentaire dans sa pureté, avait presque banni l’obscurité du ciel d’hiver. La neige était tombée sans interruption toute la journée, de gros et lourds flocons qui descendaient gracieusement vers la terre. Dans la soirée, cela s’était calmé puis totalement arrêté. »
Extrait « Chaque flocon lui donnerait l’impression d’être enfoui dessous, bloqué dans cet étrange lieu. Prisonnier.
Au rez-de-chaussée, le plancher grinça.
Soudain, il comprit pourquoi il s’était réveillé si brutalement.
Il y avait quelqu’un dans la maison.
Il n’était pas seul.
Son cœur se mit à marteler sa poitrine. La peur obscurcissait sa raison. Il savait qu’il devait réfléchir à toute vitesse, cesser de penser à cette neige qui l’étouffait un instant plus tôt. Mais il était incapable de bouger. »
Extrait « Ari Thor jeta un bref coup d’œil par la fenêtre avant de retourner dans le bureau. Cette petite ville paisible étouffait sous la neige. L’étreinte familière de l’hiver devenait plus étouffante que jamais. Le blanc n’était plus virginal mais souillé de sang.
Une chose était certaine : ce soir, les habitants de Siglufjördur fermeraient leur porte à clé. »
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