📙 [Chronique] Solitudes
De Niko Tackian, aux éditions Livre de Poche, 2021
Roman policier / Thriller
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Il faut toujours garder un roman de Niko Tackian sous la main, il va toujours à l’essentiel, sans longueurs inutiles. Et en cette période de forts chaleurs, « Solitudes » est particulièrement rafraichissant et même glaçant. Pourtant, je ne sais pourquoi, je retrouve un petit air de l’univers de Fred Vargas, peut-être dans les personnages un peu décalés. Mais, la montagne et la neige me ramènent à la série Alex Hugo, dont l’auteur coécrit les scénarii avec Franck Thilliez, une réussite pour ma part. Donc un roman percutant, addictif jusqu’à la dernière page.
Une jeune femme est retrouvée pendue, à un arbre perdu au milieu du désert blanc au cœur des montagnes enneigées du Vercors. Nue, elle porte sur le corps un message gravé avec une lame « αλήθεια » du grec, vérité en français. Le lieutenant Nina Mellinsky, de l’Hôtel de police de Grenoble est dépêché pour l’enquête. Elle va suivre les fils d’un mystère qui s’épaissit au fur et à mesure que la neige tombe sur les hauts plateaux. Elle va croiser des êtres étranges qui oscillent entre mysticisme et superstitions.
Un roman finalement très graphique car on voit clairement les images et les personnages se dessiner ou contraster avec le décor. Les scènes s’enchainent comme des tableaux où l’assassin, dans sa folie, construit un esthétisme macabre. Tous les éléments réunis avec un scénario bien géré, en font un thriller implacable. En route vers le prochain Tackian.
❓Connaissez-vous la série TV Alex Hugo ?
Début du livre « Il avait senti la couleur du coup. Juste au niveau de la tempe, là où l’os du crâne est un peu plus souple. En frappant bien fort, on pouvait envoyer le cerveau cogner contre les parois du bocal et créer des microlésions qui vous projetaient dans le monde des rêves. »
Extrait « Nina serrait son arme contre sa poitrine. C’était dangereux, suicidaire même, de dormir avec son flingue, mais c’était essentiel, car dans ce lieu perdu de tous, elle n’avait plus que lui. Il se passa de longues secondes qui lui parurent des heures, puis des minutes qui semblèrent des jours avant que son esprit ne coupe le courant et qu’elle ne plonge dans le sommeil. »
Extrait « Nina avait du mal à se réjouir en pensant aux souffrances que cette femme avait dû endurer dans cette prison improvisée. C’était sans doute là qu’il l’avait obligée à se déshabiller avant de la conduire dans la montagne pour lui faire subir le pire des calvaires. Une sensation de dégoût commença à l’envahir et elle réussit à l’apaiser en se disant que les gars trouveraient forcément quelque chose. Quelle que soit l’identité du tueur, il venait de commettre sa première erreur… »
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