📙 [Chronique] Sorceleur 3 – Le sang des elfes
De Andrzej Sapkowski, aux éditions Bragelonne, 1994
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Lecture terminée pour ce troisième tome qui, malgré une excellente facture, semble être un roman de transition. Du moins, il reprend une construction plus traditionnelle d’un roman. Il est essentiellement basé sur le personnage de Ciri, Geralt de Riv étant moins présent. Se tissent aussi l’ensemble des éléments géopolitiques, et on perçoit désormais assez bien les relations entre les différents royaumes, les peuples humains et non humains, et les magiciens. Andrzej Sapkowski nous propose un monde très bien conçu et complexe, dans lequel l’intrigue générale est passionnante.
Geralt de Riv a recueilli la princesse Cira, rescapée du royaume de Cintra détruit par l’armée Nilfgaardienne. Avec ses amis sorceleurs de la forteresse de Kaer Morhen, ils l’initient au combat à l’épée. Le sorceleur s’aperçoit qu’elle possède aussi des dons qui vont au-delà des connaissances magiques qu’il maitrise. Cette retraite chez les sorceleurs est aussi le moyen de la cachée aux yeux du monde. En effet, un magicien, mystérieux et peu scrupuleux sur la manière d’obtenir des informations est à sa recherche.
La saga se poursuit donc avec de nouvelles perspectives plus élargies pour le lecteur. La lecture des romans me parait plus compréhensible que la série netflix, c’est surement parce que je suis plus lecteur que spectateur. En tous cas, ce troisième tome me donne envie de retrouver les héros sur l’écran. Sapkowski est un très bon narrateur qui propose un monde, à la fois classique et hors norme dans le monde de la fantasy. Toujours un plaisir de suivre les aventures du sorceleur.
Début du livre « La ville était en feu.
Les étroites ruelles qui menaient aux douves, à la première terrasse, crachaient de la fumée et de la braise ; les flammes dévoraient les toits des chatières étroitement serrées les unes aux autres, et léchaient les murs du château. A l’ouest, depuis la porte qui donnait sur le port, s’élevait un énorme vacarme, les échos d’une lutte sans merci, les coups sourds du bélier qui faisait trembler les remparts. »
Extrait « Mais une nuit, après son réveil… elle est encore entrée en transe. Elle parlait avec une voix étrange, désagréable…. Mauvaise. Elle s’exprimait de manière distincte et intelligible. Elle prophétisait. Elle prédisait l’avenir. Et elle nous a prédit…
- Quoi Geralt ? Que vous a-t-elle prédit ?
- La mort, répondit Vesemir sur un ton calme. La mort, mon enfant. »
Extrait « - Nous ne sommes pas différents, Yarpen.
Le nain se retourna subitement.
- C’est la vérité, insista Ciri. Tu penses et tu ressens les choses comme Geralt et… comme moi. Nous mangeons les mêmes choses, dans la même marmite. Tu apportes ton aide à Triss, comme je le fais. Tu avais une grand’mère et moi aussi… Ma grand-mère a été tuée par les Nilfgaardiens. A Cintra.
- La mienne, ce sont les hommes qui l’ont tuée, fit le nain avec effort. A Brugge. Au cours d’un pogrom. »
Extrait « - Non, en effet, je ne comprendrai jamais. Mais je sais ce qu’il en est. Vos grandes affaires, vos guerres, votre combat pour sauver le monde… Votre fin qui justifie les moyens… Tends l’oreille, Filippa. Tu entends ces voix, ces cris ? Ce sont de gros chats qui luttent pour une grande cause. Un règne absolu sur un tas d’ordures. Ce n’est pas rien, là -bas, on fait couler du sang et on s’étripe. Là -bas, c’est la guerre. Mais ces deux guerres, celle des chats et la tienne, m’importent incroyablement peu ! »
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