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📙 [Chronique] Terminus les étoiles

De Alfred Bester, aux éditions Folio, 1956

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En voici de la bonne science-fiction. Malgré ses 66 ans, « Terminus les étoiles » n’est pas encore dépassé et porte des concepts très innovants. Soutenue par un excellent style et une écriture vive, l’œuvre d’anticipation d’Alfred Bester démontre que ce dernier a fait un pas remarquable dans l’univers de la SF. Parfois même, les concepts et les mots se mélangent pour nous entraîner dans des dimensions psychédéliques. Quant au personnage principal, Gulliver Foyle, est-il à envier pour ses qualités incroyables ou à détester pour ses bassesses. D’une page à l’autre, Bester étonne et pousse le lecteur aux confins de l’âme humaine.


Gully Foyle dérive dans l’espace à bord du Nomad, un vaisseau interstellaire. Il survit seul, dans son engin, l’équipage s’est vaporisé dans l’espace. Il reste quelques bouteilles d’oxygène mais se stock finira par s’épuiser. Après de longues semaines de désespoir il aperçoit un autre vaisseau, le Vorga T : 1339, qui s’approche, mais ce dernier ignorant les signaux de SOS, continue son chemin. Gully Foyle est alors pris par une haine et un désir de vengeance qui ne lui offrira qu’une seul issue, survivre et tuer les membres de l’équipage du Vorga.


« The stars my destination » c’est le titre en anglais, pas vraiment le même sens que Terminus les étoiles. Le roman se construit en deux parties, la survie d’un homme à travers des épreuves incroyables, puis la vengeance contre les personnages les plus puissants de l’univers. Les premières pages nous plongent dans une angoissante lutte contre la mort. Et une fin qui s’emballe en guerre des étoiles. Donc, une belle découverte qui donne envie de lire le reste de l’œuvre de Bester.


Début du livre « C’était un âge d’or, un temps de grande aventure, de vie riche et de mort féroce… mais personne ne le croyait. C’était un avenir de fortunes et de vols, de pillage et de rapines, de culture et de vice... mais personne ne l’avouait. C’était une époque d’extrêmes, un fascinant siècle de monstres… mais personne ne l’aimait. »


Extrait « Au sud de Saint-Girons, près de la frontière franco-espagnole, se trouve l’abîme le plus profond de France, le gouffre de Martel. Ses cavernes se tordent sur des kilomètres sous les Pyrénées. C’est le plus formidable hôpital troglodytique de Terra. Aucun patient n’a jamais fuggué hors de ses ténèbres de poix. Aucun patient n’a jamais réussi à s’y orienter et à apprendre les coordonnées de fuggue du noir tréfonds de l’hôpital. »


Extrait « L’ère de la fuggue avait cristallisé les vagabonds, chemineaux et clochards du monde en une classe nouvelle. Ils suivaient la nuit d’est en ouest, toujours dans le noir, toujours en quête de butin, des reliquats des désastres, de charognes. Si un tremblement de terre fracassait un entrepôt, ils le jacquaient la nuit suivante. Si un incendie ouvrait une maison ou une explosion brisait les défenses d’une boutique, ils entraient par fuggue et la pillaient. Ils s’appelaient les Jacques-fuggueurs. C’étaient des chacals. »


Extrait « - Je suis amoureux d’un monstre.

- Nous sommes un couple de monstres.

- Non !

- Non ? Pas toi ? s’enflamma-t-elle. Qu’as-tu fait, sinon faire payer le monde, comme moi ? Qu’est-ce que ta vengeance, sinon un règlement de comptes personnel avec la malchance ? Qui ne te considèrerait pas comme un monstre dément ? Je te le dis, nous formons une paire Gully. Nous ne pouvions pas nous empêcher de tomber amoureux. »


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