đ [Chronique] Terre errante
De Liu Cixin, aux Ă©ditions Actes Sud, 2000
đ„đ„đ„đ„
Un seul dĂ©faut, seulement 80 pages ! En effet, je retrouve avec plaisir un texte de Liu Cixin qui mâavait enthousiasmĂ© avec la trilogie du ProblĂšme Ă 3 corps. Dans ce petit roman de moins de 100 pages, lâauteur fait preuve du grand pouvoir dâemmener le lecteur sur des terres inconnues dans la science-fiction. Faisant toujours un lien Ă©troit entre science et anticipation, il parle avec une certaine rigueur technique, mĂȘme sâil prend quelques libertĂ©s avec la rĂ©alitĂ© scientifique. On croirait mĂȘme possible ce qui semble complĂštement aberrant. Câest un talent indiscutable, jâai dĂ©jĂ prĂ©vu dâacquĂ©rir un autre de ses romans.
Â
Les scientifiques viennent de dĂ©couvrir avec effroi que la Terre va ĂȘtre vaporisĂ©e dans 4 siĂšcles Ă cause de lâaccĂ©lĂ©ration du processus de transformation du soleil en gĂ©ante rouge. Toutes les solutions sont envisagĂ©es pour sauver lâhumanitĂ© et celle retenue et dâimaginer notre planĂšte comme un vaisseau spatial. A lâouverture du roman, notre Terre munie de terribles moteurs sâengage dans un voyage qui doit la mener vers une autre Ă©toile.
Â
Comme dans ses autres romans, Liu Cixin nous dĂ©peint des tableaux grandioses, incroyables  et saisissants. Il sait dĂ©crire la transformation de la Terre et des dĂ©fis techniques et humains associĂ©s Ă cette migration planĂ©taire. MĂȘme, si le cĂŽtĂ© scientifique est prĂ©dominant, il nâen oublie pas les aspects humains. Les sacrifices, les conflits et la coopĂ©ration nĂ©cessaires pour entreprendre une telle mission sont dĂ©taillĂ©s et rajoutent la nĂ©cessaire dimension émotionnelle Ă ce roman.
Â
âPensez-vous que Liu Cixin soit, dĂšs Ă prĂ©sent, une lĂ©gende de la SF ?
DĂ©but du livre « Je nâavais jamais vu la nuit. Je nâavais jamais vu les Ă©toles. Je nâavais jamais vu le printemps, ni lâautomne, ni lâhiver. »
Â
Extrait « Et enfin, nous avons vu ce brasier Ă couper le souffle. Ce nâĂ©tait au dĂ©but quâun point brillant Ă la jonction ente le ciel et la mer, puis il a trĂšs vite grossi, prenant progressivement la forme dâun arc Ă©clatant. A cet instant, jâai senti ma gorge se nouer de terreur, je suffoquais, jâavais lâimpression que le pont se dĂ©robait sous mes pieds, je sombrais dans le abysses, je sombrais⊠»
Â
Extrait « A cet instant prĂ©cis, jâai vu une silhouette se profiler Ă lâhorizon. Quand jâai Ă©tĂ© assez proche, jâai pu remarquer que câĂ©tait une femme, debout Ă cĂŽtĂ© de son traĂźneau, ses longs cheveux flottant au grĂ© du vent glacĂ© de la banquise. CâĂ©tait une de ces rencontres dont on sait quâelles marqueront Ă vie. Et celle-ci a scellĂ© notre destin Ă tous les deux. Elle Ă©tait japonaise, et sâappelait Kayoko Yamakira. »
Â
Extrait « Ce nâĂ©tait dĂ©jĂ plus notre Soleil. Il ne nous fournissait plus ni lumiĂšre, ni chaleur. Il ressemblait Ă un morceau de papier glacĂ© rouge collĂ© sur le firmament, tandis que sa lueur brune semblait ,âĂȘtre quâun reflet des Ă©toiles environnantes. CâĂ©tait le destin commun Ă toutes les Ă©toiles de faible masse que de devenir des gĂ©antes rouges.
Cinq milliards dâannĂ©es dâune vie majestueuse nâĂ©taient plus maintenant quâun rĂȘve Ă©vanoui.
Le soleil était mort. »
Â
Comments