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📙 [Chronique] Vers la beauté

De David Foenkinos, aux éditions Folio, 2018


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Vers la beauté est un roman attachant même s’il aborde un sujet extrêmement grave (difficile d’en parler sans spolier le fond du texte). Quoi qu’il en soit, je reste un peu sur ma faim par rapport à d’autres romans de Foenkinos lus précédemment et qui ont été de véritables coups de cœur. Il m’a manqué un je ne sais quoi qui fait la force du récit. Pourtant, l’idée de l’auteur est belle, bien écrite et touchante. Les fans de David Foenkinos ne pourront qu’apprécier des passages très bouleversants.


Antoine Duris et non Romain (running gag) est gardien de salle au Musée d’Orsay. Pourtant avec un CV tel que le sien il pourrait prétendre à un poste plus ambitieux dans le domaine de l’art. Mathilde, DRH du musée ne comprends pas le choix d’Antoine à passer ses journées à surveiller des tableaux de Modigliani. Pourquoi Antoine cherche-t-il à disparaitre du paysage et recommencer sa vie ?


C’est souvent difficile de refermer un livre de Foenkinos car on a souvent envie de continuer à suivre la vie de personnages très attachants. Il a le don d’écrire de façon légère sur des sujets, comme ici, extrêmement violents. Il reste en suspens une question, l’art peut-il être une forme de thérapie ?


❓Connaissez-vous le Musée d’Orsay ?


Début du livre « Le musée d’Orsay, à Paris, est une ancienne gare. Le passé dépose ainsi une trace insolite sur le présent. Entre les Manet et les Monet, on peut se laisser aller à imaginer les trains arrivant au milieu des tableaux. Ce sont d’autres voyages maintenant. Certains visiteurs ont peut-être aperçu Antoine Duris ce jour-là, immobile sur le parvis. Il paraît tombé du ciel, stupéfait d’être là. La stupéfaction, c’est bien le mot qui peut caractériser son sentiment à cet instant. »




Extrait « Dès le lendemain, Antoine reprit une vie normale. Il ne mentionnerait jamais à personne, pas même à sa sœur, ce qu’il avait éprouvé au moment de l’annonce de Louise. Il le garderait caché au fond de lui, et peut-être qu’ainsi il parviendrait à oublier. Cette nouvelle donne avait au moins le mérite de clarifier la situation. Il n’y avait plus rien à attendre ni à espérer ; plus de matière à flotter dans l’indécision. C’était sûrement mieux. Il avait détesté cette période incertaine, cette zone de transit de l’amour. »

Extrait « Elle demanda à sa mère par texto si, exceptionnellement, elle pouvait ne pas aller au lycée, et se recoucher jusqu’à sa leçon de peinture. Au moment où Isabelle accepta, sa fille avait déjà refermé les rideaux et s’était rendormie. Elle se réveilla vers midi, un peu plus en forme certes, mais toujours sans énergie. Elle commençait à admettre que la création, même si cela ne paraissait pas physique, vous vidait de votre substance pour les autres activités. »

Extrait « Antoine finit par rejoindre Mathilde. Il ne savait que dire. Cela n’avait aucune importance ; elle n’attendait pas d’explication. Elle l’aurait suivi jusqu’au bout du royaume de l’incompréhension. Elle voulait le soutenir, être simplement là, près de lui. A vrai dire, en cet instant, c’était plutôt Antoine qui avait besoin de parler. Il éprouvait la nécessité de livrer enfin tout ce qu’il avait retenu. Ils longèrent les tombes en lisant ici ou là les noms des morts. Ces ombres du passé faisaient renaître la parole ; cet endroit représentait l’injonction par excellence de la vie. »

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