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Dans la forêt

De Jean Hegland, aux éditions Gallmeister, 1996


J’ai découvert ce livre grâce aux publications Instagram, et il mérite les éloges que j’ai lus. Un roman extrêmement fort, dans un contexte qui rappelle, peu ou prou, une situation que nous vivons collectivement, mais je n’en dis pas plus. Quoi qu’il en soit, les sentiments puissants que Jean Hegland développe dans son texte sont exprimés de façon directe et oppressante, avec un grand talent de narration. Pourtant, j’ai tourné les magnifiques pages du livre en espérant que le roman se termine, sentiment très étrange.


Deux jeunes filles, Nell et Eva, vivent seules dans une maison au cœur de la forêt à de nombreux kilomètres de la première habitation ou ville. La plus jeune prépare son entrée dans une prestigieuse université et l’autre souhaite intégrer un grand corps de ballet. Petit à petit le voile se dissipe sur le pourquoi de leur solitude, la civilisation semble avoir connu un effondrement et leurs parents sont morts. Livrées à elles-mêmes dans un environnement sauvage mais aussi, paradoxalement, rassurant, elles tentent de survivre en rassemblant les dernières ressources de leur maison et celles de la forêt.


Au-delà d’une écriture magnifique et d’une histoire racontée avec beaucoup de talent, je n’ai pas accompagné le texte autant que je le souhaitais, c’est juste une question de feeling. Pourtant, je ne peux que conseiller cette lecture car elle éveillera beaucoup de questionnement sur l’avenir de notre civilisation.

Début du livre « C’est étrange, d’écrire ces premiers mots, comme si je me penchais par-dessus le silence moisi d’un puits, et que je voyais mon visage apparaître à la surface de l’eau – tout petit et se représentant sous un angle si inhabituel que je suis surprise de constater qu’il s’agit de mon reflet. »


Extrait « Pendant ce temps, je lisais – ou plutôt relisais – tous les romans qui se trouvaient dans la maison. J’étais depuis longtemps venu à bout de la dernière pile des livres de la bibliothèque, mes cassettes de langues se taisaient, l’ordinateur était une boite couverte de poussière, les piles de ma calculatrice étaient mortes, aussi retournais-je aux romans pour me nourrir de pensées et d’émotions et de sensations, pour me donner une vie autre que celle en suspens qui était la mienne. »


Extrait « Je n’ai jamais vraiment su combien nous consommions. C’est comme si nous ne sommes tous qu’un ventre affamé, comme si l’être humain n’est qu’un paquet de besoins qui épuisent le monde. Pas étonnant qu’il y ait des guerres, que la terre, l’air et l’eau soient pollués. Pas étonnant que l’économie se soit effondrée, s’il nous en faut autant à Eva et à moi pour rester tout bonnement en vie. »


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