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📙 [𝓒𝓱𝓻𝓸𝓷𝓲𝓺𝓾𝒆] Deacon King Kong

  • jmgruissan
  • il y a 3 jours
  • 3 min de lecture

De James McBride, aux éditions Gallmeister, 2020


🔥🔥🔥🔥🔥

[Coup de cœur] Voilà un roman incroyable, dès les premières pages il m’a absorbé dans le New-York de la fin des années 60. Les quartiers défavorisés où se croisent les afro-américains, des latinos, des juifs et des italiens. Tout se joue dans la rue, autour des magouilles, des arnaques, des ventes illégales et le deal de drogue. Mais au cœur de ce désordre que les flics essaient de réguler ou de s’en accommoder, certains croient encore au respect de la parole, à l’entraide et à la parole de Dieu. Il en ressort une grande poésie qui tranche avec une vie dure et souvent violente, et James McBride nous régale de magnifiques pages.

 

Le vieux monsieur de 70 ans que tout le monde considère comme un ivrogne inoffensif vient de tirer à bout portant sur un jeune dealer du quartier. Sportcoat comme on le surnomme est désormais en sursis car les habitants du quartier estiment, à juste titre, qu’il va rapidement se faire descendre. Il fait partie, en tant que diacre (deacon en anglais), de l’église évangéliste des Five Ends, et étanche sa soif avec un alcool de contrebande appelé « King Kong ». Pourtant, cet acte fou aura des conséquences inattendues pour tous les habitants du quartier.

 

James McBride ensorcelle vraiment le lecteur entre des envolées parfois lyriques et des descriptions malheureusement trop réalistes. Pourtant, ce texte porte en lui la force de la solidarité et celle de la spiritualité. Deux éléments qui permettent aux plus défavorisés de survivre dans cette société américaines où s’affrontent les communautés. Avec ce roman, l’auteur mêle souvent l’humour et le tragique, ce qui en fait un texte éblouissant.

 

❓Avez-vous lu d’autres romans de cet auteur ?



𝓓𝒆́𝓫𝓾𝓽 𝓭𝓾 𝓵𝓲𝓿𝓻𝒆 « Cuffy Lambkin, diacre de l’église baptiste des Five Ends devint un homme mort en sursis par un après-midi nuageux de septembre 1969. C’est le jour où le vieux diacre – Sportcoat pour ses amis – traversa à grands pas l’esplanade la cité de Causeway, un ensemble de logements sociaux de South Brooklyn, colla un vieux colt calibre 38 sous le nez d’un dealer de dix-neuf ans nommé Deems Clemens et pressa la détente. »

 



𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « - Même si ça commence à tourner au vinaigre entre les Gorvino et Peck, faut tenir compte de l’Eléphant. Un de nos frères pourrait bien finir dans le port avec des chaussures en ciment si on fait chier l’Eléphant. Tu te souviens de Mark Bumpus ? Il avait emmerdé l’Eléphant. Ce qu’il restait de lui a été balancé dans les eaux du port sans le mode d’emploi. J’ai entendu dire qu’ils l’avaient repêché en pièce détachées. »

 



𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Elle restait parfaitement immobile tout en parlant, mais ses beaux yeux olive étaient empreints d’une douceur et d’un chagrin si profonds que lorsqu’il y plongea les siens, il y perçut des étangs agités de tourbillons ; il avait l’impression de voir de la crème glacée laissée trop longtemps au soleil sur une table de pique-nique. Le regret coulait comme de l’eau des yeux de cette femme. Il lui sembla qu’elle se brisait devant lui. »

 



𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Le vieil homme eut un petit rire, puis, levant une main frêle, il indiqua le bout de papier plié dans le poing d’Elefante.

-          Lis-le.

Elefante déplia le papier et lut : Un homme qui ne fait pas confiance n’est pas quelqu’un en qui on peut avoir confiance.

-          Je connaissais bien ton père, dit le Gouverneur avec gravité. Je n’ai connu homme mieux que lui.

Elefante ne sut pas quoi dire.

-          Maintenant, je vais chanter, dit le Gouverneur sur un ton enjoué. Et ça va être meilleur que du Frankie Valli.

Et il se mit à parler. »

 

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Il grimpa l’escalier étroit menant à la porte de derrière, l’ouvrit pour pénétrer dans la cuisine, avec cette sensation de vertige, les mots résonnant encore dans sa tête.

Puisse Dieu vous tenir dans le creux de Sa main. »

 

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Peck secoua lentement la tête.

-          Ce quartier était sûr autrefois. Avant l’arrivée des gens de couleur.

Elefante fronça les sourcils.

-          Avant l’arrivée de la drogue, Joe. C’est pas les gens de couleur. C’est la drogue.

Peck haussa les épaules et sirota son scotch. »

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