📙 [𝓒𝓱𝓻𝓸𝓷𝓲𝓺𝓾𝒆] Dungeon crawler Carl 1

De Matt Dinniman, aux éditions Lorestone, 2020

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[Coup de cœur] Un excellent roman pour les Geek. Si vous avez joué à Dungeons & Dragons, si vous êtes fan de jeux de plateau, si vous relisez régulièrement Le Seigneur des anneaux, ce bouquin est fait pour vous. Car Matt Dinniman nous transporte directement au cœur d’une aventure de jeux de rôle dans laquelle le maître de jeux s’amuse avec des personnages tout à fait réels. Autant vous dire que toute la mythologie de Gary Gygax, créateur Dungeons & Dragons en 1974, est présente, mise au goût du jour avec une IA perverse et une bonne de dose de télé réalité, plus que sadique. Au-delà d’un roman très divertissant, l’auteur aborde, en second plan, des problèmes sociétaux qui font de ce livre une très intéressante découverte.

En un instant notre monde s’écroule et des milliards de personnes meurent dans cette catastrophe. Pourtant, quelques millions d’humains parviennent à sauver leur peau en pénétrant dans de mystérieuses galeries. Mais ce n’est que le passage vers une autre mort certaine et plus cruelle, car ces galeries font partie d’une système labyrinthique peuplé de monstres dont le seul objectif est de les massacrer. Carl est descendu avec le chat de son ex-femme dans ce donjon, il comprend rapidement qu’il est le prisonnier d’un jeu dans lequel il devra sauver sa vie, éviter les pièges, s’emparer de butins et surtout tuer, tuer, tuer…

Au-delà de ce roman très divertissant et rempli d’humour, Matt Dinniman fait une critique acerbe de la télé réalité et de ses dérives parfois odieuses. Car il évoque la culture de l’audience poussée à son paroxysme puisqu’il faut tuer celui que l’on rencontre, un monde dans lequel la mort devient un spectacle. Chaque personnage cultive sa popularité,  ce qui lui permet aussi de survivre dans des conditions extrêmes. Un homme normal comme Carl, doit faire des choix horribles pour rester en vie mais en tuant son humanité. Heureusement, il lui reste l’humour noir pour rendre supportable cette situation. Mais aussi, il découvre que la solidarité, l’entraide et la bienveillance sont aussi des valeurs que l’on peut essayer de sauvegarder. Vivement le prochain tome.

❓ Avez-vous déjà joué aux jeu de rôle Dungeons & Dragons  ?

𝓓𝒆́𝓫𝓾𝓽 𝓭𝓾 𝓵𝓲𝓿𝓻𝒆 « La transformation eut lieu vers 2h20, heure du Pacifique. Pour autant que j’ai pu en juger, toutes les personnes qui étaient à l’intérieur quand c’est arrivé sont mortes sur le coup. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Bécane déglinguée de gobelin avec side-car inclus. Taille humaine. Machine.

Vous prenez un vélo bon pour la casse, vous y ajoutez un moteur à vapeur instable, vous enlevez toutes les vis qui font tenir l’ensemble pour les remplacer par du chewing-gum, et voilà. Véhicule d’assaut très prisé des bardes à bombes gobelins, cet engin compense ce qui lui manque en fiabilité par absolument que dalle. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Récompense : les 20 dernières secondes, quand votre conscience a commencé à s’apaiser ? C’était ça, votre récompense. C’était aussi un mensonge. Ce bébé est mort, et il est mort à cause de vous. Vous êtes bon pour l’enfer.

Vous avez, par ailleurs, reçu un coffret « Connard » bronze. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Potion de compétence.

Boire cette mixture ajoute 1 point à votre compétence Détermination de valeur. Avec un peu de pot, vous pigerez à présent que toutes ces cartes Magic : The Gathering ne sont rien d’autre que d’insignifiants bouts de papier, et que vous auriez mieux fait de dépenser vos sous pour vous procurer quelque chose d’utile, comme un tapis roulant. Ou du shampoing. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « - C’est carrément un truc qu’ils auraient pu faire dans cette série, vous savez, L’Agence tout risque ! s’était exclamée Donut quand on s’était entraînés. Ou peut-être MacGyver. Le vrai MacGyver avec des cheveux et la porte des étoiles. Pas cet épouvantable remake qu’ils ont sorti après.

-          J’aimais bien cette série, avait commenté Chris sans s’arrêter de travailler.

C’était la première fois qu’on entendait le son de sa voix.

-          Laquelle ? L’Agence tout risque ou MacGyver ?avait voulu savoir Donut. A moins que tu parles du remake ? Dis-moi que tu ne parles pas du remake…

Chris n’avait pas répondu. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Les résidus des tubes en cuivre reliaient la machine au cadavre de Krakaren. La boss était gigantesque, au moins 6 mètres de haut. C’était une créature statique qui ressemblait à une pieuvre. On s’arrêta un instant devant son corps puant affaissé contre le mur du fond. La moitié de son visage avait cramé, mais je devinai qu’elle avait eu une bouche en forme de bec et toute une myriade d’yeux. Des rigoles noires ruisselaient le long de son cadavre, comme un mascara qui aurait coulé. Elle empestait les fruits de mer avariés. »