📙 [𝓒𝓱𝓻𝓸𝓷𝓲𝓺𝓾𝒆] En avant comme avant !
- jmgruissan
- 6 déc.
- 3 min de lecture
De Michel Folco, aux éditions Points, 2001
🔥🔥🔥🔥
Encore un excellent roman de Michel Folco, celui-ci a le don de nous enseigner l’Histoire tout en nous gratifiant d’un texte divertissant loin des cours magistraux ou des essais historiques. Là encore, tout part du Rouergue, une région que j’affectionne particulièrement depuis mon enfance. Avec un style particulièrement imagé, des dialogues savoureux et un vocabulaire qui sort des sentiers battus, les aventures de ses personnages sont complètement dépaysantes mais aussi enrichissantes. Quelques anecdotes sur le royaume de France au temps de Louis XVI seront du bel effet lors de repas entre amis 😊. Un grand plaisir de lecture que j’ai savouré et que je vous conseille.
Nous sommes vers la fin tragique du règne de Louis XVI, dans le Rouergue. Le jeune Charlemagne ose dire « non » devant l’autel de l’église à celle qui devait être sa femme. Autant dire que toute l’assemblée est choquée et la belle-famille le considère immédiatement comme l’homme à abattre. Surtout qu’en matière de « savoir-faire » pour trucider, son beau-père s’y connait très bien, puis qu’il n’ait autre que le bourreau. A partir de cette nuit-là, commence pour Charlemagne une vie de fuite, de dangers, mais aussi d’aventures et de rencontres.
J’ai appris que la monarchie était un véritable système capitaliste 😊 Avec la vente de la plus part des charges de l’Etat, le roi déléguait la plus part des services publics au privé et notamment celui de la justice. De belles rentrées d’argent et un service rendu plus que déficient. Mais au-delà de cette parenthèse économique, Michel Folco nous parle d’un destin hors du commun, celui d’un jeune condamné aux galères qui comme il écrit en première page finira Général Baron. Malgré les injustices et les abus de pouvoir, il conserve sa volonté de s’en sortir. Grâce, entre autres, à une famille soudée et des amis fidèles. Un excellent roman d’aventures écrit par un grand conteur que je ne saurai trop vous recommander.
❓ Connaissez-vous ce passionnant écrivain ?

𝓓𝒆́𝓫𝓾𝓽 𝓭𝓾 𝓵𝓲𝓿𝓻𝒆 « - Non ! Comment cela non ? Mais qu’est-ce à dire alors ?
Jamais encore l’abbé Colin Beaulouis n’avait été confronté à pareille situation. Il dévisagea Charlemagne qui avait croisé les bras et affichait un air détaché, peu approprié à la gravité de la situation. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Il avait acheté sa charge de geôlier avec l’épargne accumulée durant ses vingt ans de service dans la maréchaussée, et, pour cinq cents livres de plus, il s’était payé l’option de tourmenteur. Il recrutait lui-même son personnel et devait pourvoir l’entretien des prisonniers. En dédommagement de ses frais et de l’achet de sa charge, il percevait le « sol du roi » sur chaque détenu et avait licence de procurer – à ceux qui en avaient les finances – toutes sortes de commodités, telles que des cellules individuelles, des repas à volonté, des cartes à jouer et de la lecture, des catins et du pétun dans les mêmes proportions. Avec un tel système, me roi bénéficiait de la vente des charges et s’offrait ainsi l’économie d’une administration pénitentiaire. »
𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « - Ramer zinq ziècles, z’est bien trop bête comme zentenze ! Ze vivrai zamais auzi longtemps.
- Vous ramerez le reste en Enfer, voilà tout, dit avec fiel la femme Folenfant qui brodait assise sur son tabouret. »
𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Déroger à noblesse signifiait perdre sa qualité de gentilhomme pour avoir exercé un état incompatible avec elle, soit par un art mécanique, soit par le petit commerce, soit en exerçant une charge inférieure, comme celle de notaire ou de procureur. »
𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Bien qu’il ait perdu dix mille livres, Monsieur avala un onzième en-cas sans sourciller. Il héla d’un geste Seguin, le trésorier de son cousin Orléans, qui représentait la trentaine de parieurs qui n’avaient pu ou qui n’avait pas osé venir.
- Trente mille sur le sabreur.
- Je le note, monseigneur.
Croyant déceler une pointe de réprobation dans le ton du trésorier, Monsieur ajouta d’un ton pédant :
- Être riche, mon cher, ce n’est pas posséder de l’argent, c’est le dépenser. »
𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Ne voulant pas se laisser refroidir par la bise qui balayait les remparts, Latrombe faisait les cent pas en attendant que son prisonnier reprenne sa promenade. Son service se terminait en fin de relevée et il comptait passer sa soirée au Palais-Royal, chez la Bousquette, une sentinelle de l’amour tout fait native de Villefranche-de-Rouergue et avec qui il avait ses habitudes. Il aimait, entre autres, qu’elle le mène à l’acmé en lui parlant patois, après ils mangeaient des tripoux en buvant du vin de Routaboul, ou de Marcillac, selon les arrivages. »



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