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French tabloïds

De Jean-Hugues Oppel, aux éditions Rivages/noir, 2005

Dès le titre et les premières pages du roman de Jean-Hugues Oppel, on ne peut que se remémorer « American Tabloïd » de James Ellroy. Dans la façon d’écrire froide et cynique, dans la recherche d’une explication alternative à un traumatisme sociétal, dans la noirceur des événements, Oppel nous rappelle le maître du roman noir américain, et avec beaucoup de talent. Jean-Hugues Oppel explique le face à face d’avril 2002 entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, comment ce deuxième tour a été orchestré et prémédité plusieurs mois à l’avance. Son explication reste plausible.


Nous sommes un an avec les présidentielles de 2002. Chirac est frustré par plusieurs années de cohabitation avec le premier ministre socialiste Lionel Jospin. A Paris, le camp du sortant met en œuvre une puissante machine de reconquête du pouvoir, avec des spécialistes de la communication et de la manipulation, des agents des services secrets et d’autres personnages encore moins fréquentables. Tous ont rendez-vous avec l’Histoire.


Un polar noir comme je les aime, hypocrisie, cynisme et noirceur règnent sur l’écriture limpide de Jean-Hugues Oppel. L’auteur mène sa partie, bouge, tour à tour les pions de cet immense échiquier national, pour mener les électeurs échec et mat. Il propose une explication possible à l’élection, aux chiffres soviétiques de l’élection de Chirac en 2002. En conclusion, un excellent roman.

Amerian tabloid est un roman policier de James Ellroy, paru en 1995. Il est le premier volet de la trilogie Underworld USA —, le second étant American Death Trip (The Cold Six Thousand) et le troisième Underworld USA (Blood's a Rover).


Dans ce roman, Ellroy nous dévoile les coulisses du pouvoir à travers les destins croisés de trois hommes entretenant des liens divers avec la mafia, Jimmy Hoffa des Teamsters, la famille Kennedy, la CIA, le FBI et son légendaire patron John Edgar Hoover. Ils mettent en lumière de façon inattendue la corruption régnant à cette époque aux États-Unis, la poursuite des intérêts de ces différents groupes ou individus ainsi que les liens troubles qui unissaient ces différentes parties.


La noirceur est au rendez-vous et personne n'est épargné, de JFK à la CIA, des grands parrains de la mafia au FBI… Toute cette période de l'histoire américaine est dépeinte comme un champ de bataille, une lutte permanente d'influences où tout est permis.


Bien que l'auteur ait toujours entretenu l'ambigüité quant à la part de vérité et de fiction, ce livre ne se veut pas exclusivement le fruit d'une enquête et ne se fonde pas systématiquement sur des preuves.



L'élection présidentielle française de 2002 Cette élection intervient après cinq ans de cohabitation entre le Premier ministre socialiste, Lionel Jospin, et le président de la République, issu du RPR, Jacques Chirac. Tous deux sont donnés favoris tout au long de la campagne, mais souffrent de leur grande proximité programmatique, notamment sur les sujets européens. Lionel Jospin affirme que son programme est « moderne, mais pas socialiste », ce qui continue de brouiller les lignes. Jacques Chirac axe sa campagne sur sa critique des prélèvements obligatoires et de l'insécurité.


Le « troisième homme » est un temps le souverainiste Jean-Pierre Chevènement, avant que la fin de campagne n'avantage le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, qui présente un programme nationaliste en seize points.


À la surprise générale, le premier tour place en tête Jacques Chirac (19,88 %) et Jean-Marie Le Pen (16,86 %). Lionel Jospin arrive en troisième position avec 16,18 % des voix. Ce résultat s'explique en partie par la division de la gauche plurielle et par les bons scores réalisés par l'extrême gauche. C'est la deuxième fois (avec celle de 1969) qu'un candidat de gauche n'est pas présent au second tour d'une élection présidentielle sous la Ve République et la première fois qu'un candidat d'extrême droite y figure. Enfin, et pour la première fois sous la Ve République, aucun candidat ne franchit le seuil de 20 % au premier tour.


Au second tour, Jacques Chirac l'emporte avec 82,21 % des suffrages, grâce au soutien massif de la gauche, qui applique le concept du front républicain face au candidat du Front national. La quasi-totalité des candidats éliminés au premier tour, de la société civile et des médias de masse avait appelé à voter Jacques Chirac, explicitement ou non.

Cette élection marque durablement la vie politique française. Au soir de sa défaite, Lionel Jospin annonce son retrait de la vie politique, puis présente la démission de son gouvernement. Après sa réélection, Jacques Chirac nomme un gouvernement dont les ministres proviennent de partis appelés à former l'UMP. Ce scrutin a par la suite favorisé le concept de vote utile, tandis que l'expression de « 21 avril », en référence aux résultats du premier tour de cette élection, s'est imposée.


Extrait « Les rallonges de crédits annoncées par Matignon pour l’année à venir concernant le ministère de la Justice (+5,5%) et le ministère de l’Intérieur (+4,3%) seront contrebalancés par la publication au début du mois prochain des chiffres relatifs aux crimes et délits établis pour le premier semestre de l’année en cours. Ces chiffres seront mauvais. Ils feront oublier que les violences qualifiées de graves, telles que les homicides et/ou les tentatives d’homicides, ont en réalité baissé en dix ans. »


Extrait « L’opposition vote contre tout ce qu’elle peut être contre. L’opposition s’abstient quand voter contre serait ridicule. Elle vote pour parce qu’elle ne peut pas faire autrement dès qu’il s’agit des anciens combattants ou des petits vieux pensionnés.

C’est beau la démocratie à l’ouvrage.

Victor Courcaillet ricane en lui-même. La démocratie se moque bien de son sort. Elle ignore ses angoisses. Elle ne veut surtout pas les connaitre. La démocratie va apprendre à ses dépens le prix de cette ignorance. »

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