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📙 [𝓒𝓱𝓻𝓸𝓷𝓲𝓺𝓾𝒆] L’été de Katya

  • jmgruissan
  • 8 nov.
  • 3 min de lecture

De Trevanian, aux éditions Gallmeister, 1983


🔥🔥🔥🔥

Tout dernier Trevanian car je pense les avoir tous lus, du moins, ceux traduits en français. Donc, j’avoue un peu de regret, comme pour un autre de mes auteurs favoris, Carlos Ruiz Zafon. Pour en revenir à « L’été de Katya », Trevanian nous offre un univers différent des romans précédents, c’est une habitude me direz-vous de la part de cet écrivain, qui surprend ses lecteurs à chaque fois. Dans ce roman, c’est une histoire d’amour, j’y suis pas forcement réceptif a priori, mais l’écriture de Trevanian, l’humour noir et les réparties des personnages nous ramènent rapidement dans son univers. Pourtant, malgré de grandes qualités, ce roman restera un peu en-dessous des précédents.

 

C’est l’été 1914, tout le monde parle d’une éventuelle guerre avec l’Allemagne mais tout le monde se trompe sur l’issue des prochaines années qui vont malheureusement suivre. Jean-Marc Montjean est un jeune médecin diplômé à Paris qui revient dans son Pays Basque finir son apprentissage avec le docteur de Salies. Un jour la jeune Katya vient le chercher pour soigner son frère qui a fait une chute de vélo. Petit à petit, une relation s’installe avec Katya Treville, Paul le frère, et le père. Cette amitié estivale se complexifie quand Jean-Marc tombe amoureux de Katya et que Paul semble ne pas le voir d’un bon œil, pour des raisons difficilement compréhensibles.

 

Trevanian nous propose donc un roman qui lie de façon assez subtile une romance avec une intrigue qui s’épaissit de pages en pages. Les personnages de la famille Treville sont troublants et leurs relations remplies de subtils mensonges nous mènent vers un thriller psychologique. Dans ce Pays Basque que j’adore et que Trevanian avait pris en passion, cette atmosphère d’avant-guerre nous envoute grâce à son grand talent narratif.

L’ultime roman de Trevanian pour ma part, il me restera quelques relectures dont l’extraordinaire Shibumi ou le fabuleux Incident à Twenty-Mile.

 

❓ Quel est votre roman favori de Trevanian ?


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𝓓𝒆́𝓫𝓾𝓽 𝓭𝓾 𝓵𝓲𝓿𝓻𝒆 « Tous les écrivains qui ont décrit le dernier été précédant la Grande Guerre ont cru devoir commenter la perfection inhabituelle de la saison : les jours sans fin aux ciels d’un bleu ardent traversés d’indolents nuages de beau temps, les longues soirées lavande rafraîchies de brise douce, les petits matins chantants jaunis de rayons obliques. »

 

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𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « J’étais franchement surpris. Et fasciné.

-          Vous avez lu le docteur Freud ?

-          Oui. Après avoir appris ce que je voulais sur l’anatomie.

Elle rit.

-          L’une mène l’autre, je suppose. D’abord on étudie comment les diverses parties du corps fonctionnent, et ensuite on se demande pourquoi elles se donnent tout ce mal. »

 

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « - Il est pour le moins étonnant que vous traitiez avec des commerçants, dis-je, étant donné votre mépris pour cette classe sociale.

-          On ne peut faire autrement que de traiter avec eux de temps en temps, mon vieux. Après tout, c’est eux qui possèdent le monde. Certainement pas par droit de naissance, ni en vertu de leurs mérites. Ils possèdent le monde parce qu’ils l’ont acheté.

-          C’est peut-être vrai. Mais vous devez vous souvenir que c’est votre classe qui leur a vendu.

Il resta silencieux un moment, puis m’approuva en douceur :

-          C’est vrai. Comme c’est vrai. »

 

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Delta : Même dans la brutalité de la guerre, un poète, un homme de ressources intérieures, devrait être capable de se battre sans se ravaler au rang de l’animal, de s’élever au-dessus de la boucherie et de garder sa dignité spirituelle. (Tissu de conneries.) »

 

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « J’ai cultivé une frivolité de bon aloi et sans danger. J’ai des goûts, mais pas d’appétit. Je ris, mais souris rarement. J’ai des attentes, mais aucun espoir. J’ai de l’esprit, mais sans humour. Je cultive l’intelligence, mais j’abjure la profondeur. J’ai beaucoup d’audace, mais aucun courage. Je suis franc, mais jamais sincère. Je préfère le charme à la beauté ; la commodité à l’utilité ; les phrases bien tournées aux mots pleins de sens. »



 






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