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📙 La reine de l’Air et des Ténèbres

De Poul Anderson, aux éditions J'ai Lu, 1973 🔥🔥🔥🔥

Poul Anderson propose un recueil de 6 nouvelles d’un niveau pratiquement égal qui vont du très bon à l’excellent. Même si le lien entre les nouvelles n’est pas clairement exprimé, elles ont tout de même en commun une évidente temporalité, celle de la conquête de l’univers par l’homme. Sur la forme, elles sont empreintes d’une certaine poésie exprimée par un style agréable. Mais c’est le message passé qui tient ses promesses, celui des effets de la colonisation, des erreurs du passé qui se reproduisent, de l’avilissement des cultures autochtones et des prémisses d’une conscience écologique pour un texte des années 70.

Sur la planète Roland, les hommes ont colonisé une partie des terres créant des villes, des camps de chercheurs et en dehors des zones sécurisées des fermes. Barbro est une scientifique qui travaille sur la biologie de cette planète. Sa vie va être bouleversée par l’enlèvement de son enfant. Trop peu nombreuses, les forces de police ne peuvent l’aider, elle fait donc appel à un détective privé qui va l’entrainer sur la piste des peuples premiers et de la légendaire reine de l’Air et des Ténèbres.


Poul Anderson a écrit finalement des nouvelles très novatrices en matière de science-fiction, en 1973, en introduisant des thèmes tels que la protection de l’environnement et le respect des cultures primitives. Pourtant, il s’agit encore d’un schéma de colonisation, dont l’homme ne peut défaire, même quand il tente de s’intégrer dans une autre culture intelligente. Il en reste toutefois de beaux textes philosophiques sur l’écologie et la conquête de l’univers.


Début du livre « Les dernières lueurs du dernier coucher de soleil s’attardaient presque jusqu’au milieu de l’hiver, mais il n’y aurait plus de jour et les terres du nord se réjouissaient. Les fleurs s’épanouissaient, les épines-de-feu flamboyaient, les fleurs d’acier se dressaient toutes bleues parmi le brok et l’herbe-de-pluie qui envahissaient toutes les collines. »


Extrait « Cependant, l’Homo peut véritablement être qualifié de sapiens quand il exerce sa spécialité, qui est de ne pas être spécialisé. Ses tentatives répétées pour se figer en un schéma ayant réponse à tout, ou une culture, une idéologie ou ce que l’on veut, n’ont jamais abouti qu’à la ruine. Si on lui confie la tâche pragmatique de gagner sa vie, il s’en tire généralement assez bien. Il s’adapte, dans une très large mesure. »


Extrait « Des aventures, oui. L’escalade, en compagnie de Tom Jackson et de Reflet-d’Ailes, des Dents de Neige, l’article blancheur au-dessus, le vent hurlant au-dessous, le tonnerre et les panaches d’une avalanche à travers une vallée, l’énorme bête velue surgie d’une caverne, qu’ils devaient tuer avant qu’elle ne les tue. Ou le passage des rapides sur un torrent qui cascadait des collines de l’Eau-d’Or, l’arrivée à Volcano, trempés et grelottants, le récit de leurs exploits devant une bouteille d’alcool dans la salle enfumée de l’auberge de Montfefléau.»


Extrait « Ici, nous avons un nouveau monde, une occasion de repartir d’un bon pied. Allons-nous créer un nouveau désert mécanique ou allons-nous le faire fleurir ? Pour aider la nature à nous aider, nous devons retracer la myriade de rapports dans le réseau de la vie, leurs interactions, leur signification, leur valeur, leur importance. Ce sera ta carrière, Tom, si tu le désires. Tu ne trouveras pas de plus haute vocation. »


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