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La variante chilienne

De Pierre Raufast, aux éditions Alma, 2015


La variante chilienne est à lisière de notre réalité et d’un monde parallèle, dans lequel tout pourrait être vrai sauf que… Le lecteur bascule de temps en temps dans un univers onirique, celui où les noms de lieu sentent bon notre terroir, des histoires de raviolis réapparaissent, on se raconte des histoires rocambolesques, des personnages hors du commun se croisent… Quoi qu’il en soit, il pourrait y avoir milles pages, la magie de la narration opérerait jusqu’au point final. Pierre Raufast, fabuleux conteur, laisse des tas de fils en suspens, qui petit à petit se rassemblent pour former une merveilleuse broderie.


Un professeur et son élève partent pour deux mois de vacances dans une vallée isolée. Margaux et Pascal vont s’adonner à leurs passions l’écriture et la lecture. Ils font alors la rencontre de Florin, un homme étonnant, aux milles vies, dont il conserve les souvenirs à travers des cailloux rangés dans des bocaux. Cette curieuse bibliothèque, sans livres, va les faire voyager, d’histoires en récits, de plus en plus extraordinaires.


Roman jubilatoire sur la mémoire et les souvenirs, ceux que l’on doit garder et ceux que l’on essaie d’oublier. Roman sur le plaisir d’écouter des histoires, de les lire et de les écrire. Pierre Raufast enchante les pages d’une imagination sans limite. Ce livre me rappelle les vieux buffets de ma grand-mère dont les tiroirs révélaient mille et un objets étranges, dont chacun avait son histoire. Le Cerbère blanc est d’ores et déjà dans ma PAL.

Début du livre « Tout commença par une grande frayeur.

Sur la route, un gendarme me fit signe de me garer. Il était jeune et transpirait abondamment sous le soleil de midi. Il me demanda mes papiers tout en jetant un coup d’œil à l’arrière du véhicule. Ebloui par la clarté, il ne devina pas, cachée par une couverture sur la banquette, la présence d’une adolescente. Je comptais la cloîtrer pendant deux mois d’été. »


Extrait « Sans doute est-ce cette nuit-là que, vexé, il prit la décision de disparaitre avec l’anthologie de Carlos Jose Miguel Pilar-Pilar Gonzalez de Benitez, puisque personne ne s’intéressait à sa sapience. C’est ainsi que l’humanité ignorera pour toujours ce qu’il lui arriva 1er février 1901, le jour où il rencontra le tout jeune Pablo Ruiz Picasso au cabaret Els Quatre Gats à Barcelone. Il y a plus d’histoires extraordinaires enfouies dans un cimetière que dans les livres d’une bibliothèque. Que Dieu ait son âme et que quelqu’un retrouve son anthologie. »


Extrait « Depuis, quand je visite un cimetière, je ne peux m’empêcher de penser à toutes ces histoires enfouies et oubliées. Quel gâchis ! Un cimetière, c’est comme une bibliothèque remplie de vieux livres dont on aurait perdu la clef. C’est le drame d’Alexandrie dans chaque ville. D’ailleurs, en Afrique, un proverbe dit : « Quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. ». »

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