📙 [𝓒𝓱𝓻𝓸𝓷𝓲𝓺𝓾𝒆] Le décalogue (Intégrale)

De Frank Giroud, aux éditions Glénat, 2001 - 2003

Dessin : Joseph Béhé / Giulio de Vita / Jean-François Charles / TBC / Bruno Rocco / Alain Mounier / Paul Gillon / Lucien Rollin / Michel Faure / Franz

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La bande-dessinée « Le décalogue » de Frank Giroud est l’intégrale regroupant 10 tomes, pour lesquels le scénariste a fait appel à 10 dessinateurs de talent. C’est surtout une grande saga historique autour d’un texte, le décalogue, qui serait la transcription des dernières paroles du prophète Mahomet. Des paroles suffisamment iconoclastes pour que des forces s’opposent quant à leur diffusion et cela depuis leur découverte. Frank Giroud signe une étonnante épopée érudite sous les signes de l’aventure, du danger, des amours et des mystères. Une belle réussite qui sait captiver le lecteur à chaque tome.

Construit comme un grand voyage à rebours dans temps, les dix tomes nous font voyager de Glasgow des années 2000 à Médine de l’an 31 de l’Hégire. Le lecteur remonte le temps suivant le passage de mains en mains du Nahik, un ouvrage qui renfermerait dix commandements dont la révélation pourrait mettre en cause les écrits du Coran. Il est perdu et retrouvé, caché et dévoilé, vendu ou volé, le Nahik parcours les siècles attisant les convoitises jusqu’aux assassinats.

Chaque dessinateur apporte sa patte pour concourir à magnifier ce très bel ouvrage, une réussite esthétique. Mais Frank Giroud, maître d’œuvre de ce projet sait explorer les ressorts de l’âme humaine à travers le pouvoir de l’écrit et du savoir dans la religion. Par le voyage temporel du Nahik, il évoque aussi l’importance de l’héritage et donc de la transmission à travers les siècles. C’est donc une bande-dessinée qui donne à penser sur notre histoire commune et les rancœurs accumulées.

❓Etes-vous amateur de grande saga BD ?

𝓓𝒆́𝓫𝓾𝓽 𝓭𝓾 𝓵𝓲𝓿𝓻𝒆 « Je déteste Glasgow…

Pourtant, Dieu sait combien je l’ai aimée ! combien j’en étais fier ! Mais de ce qui m’avait attiré en elle, plus grand-chose ne subsiste aujourd’hui…

Je n’en vois plus que le climat pourri, mes murs lépreux et les filles vulgaires…  »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Mostar, Bosnie, printemps 1937…

Jusqu’ici, je ne vous ai jamais rien demandé grand-chose pour moi-même, Seigneur… Mais cette fois, cette fois, je vous supplie de m’accorder la force nécessaire ! Aidez-moi à trouver les mots. Donnez-leur la saveur et la simplicité qui toucheront son cœur… »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « D’après elle, tout a commencé alors que le Fast Bell arrivait en vue de Gibraltar…

Méditerranée occidentale, juin 1882…

Jusque-là le voyage s’était déroulé sans encombre et sur le pont des premières, les passagers n’aspiraient qu’à goûter au soleil de juin. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Plaine de Bergenstaadt, octobre 1813.

-          Le septième régiment est à bout de souffle… Il est temps de lui en redonner un peu. Boyer, les Aigles Chatel, le drapeau du régiment !

-          Mon Général ?!... Vous… Vous ne comptez pas y aller vous-même !

-          Sans ces hommes et sans l’Empereur, Alexandre Fleury ne serait encore qu’un obscur capitaine !... Je leur dois tout, et il n’est pas question que je les abandonne dans un moment pareil !

-          EN AVAAAANT !!... »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Quelque part en Haute Egypte, en l’an 31 de l’Hégire.

-          Quelle mouche les pique ?! Ces imbéciles ne sont pas capables de faire la différence entre des soldats d’Uthman et de vulgaires pillard ?! Abdallah ! Ramène-moi ces tas de pleutres !

-          A tes ordres Tayeb ! »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « - Vous vivez ici depuis longtemps ?

-          Vit-on jamais vraiment quelque part ? Répondit Joi sans lever les yeux. Je suis un citoyen du monde mais en gros je suis resté ici, à Siglufjördur, depuis que je suis né. Je laisse à d’autres le soin de décider si c’était une bonne idée ou pas.

-          Qu’est-ce qui était une bonne idée ou pas ? demanda Ari Thor, qui s’impatientait.

-          Naître. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Il croyait s’être fait à cette petite ville. Il éprouvait même une certaine tendresse pour elle. Mais peut-être n’avait-il pas encore vaincu sa peur de l’isolement et de la solitude, pas assez en tout cas pour envisager de s’établir définitivement à Siglufjördur. »