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Les cigales de Scotland Yard

De Antoine Vétro, aux éditions TDO, 2021


Quand tu connais Gruissan, lire un roman d’Antoine Vétro c’est parcourir les rues du village aux côtés des personnages, c’est rechercher l’ombre apaisante, c’est vivre avec la puissance des éléments, c’est rencontrer les gens d’ici. Les gens d’ici ne sont pas plus grands, plus forts ou plus beaux mais ils sont d’ici. Pourtant, dans ce cadre qui paraît idyllique, à travers un polar décalé, Antoine Vétro aborde un sujet d’une extrême réalité, le harcèlement et les violences faites aux femmes. Les points de vue les plus étonnants se succèdent et s’expriment, ce qui fait des Cigales de Scotland Yard, un roman aux multiples facettes à découvrir.

Le tournage d’un film va débuter à Gruissan, compte-tenu de notoriété de la star féminine, ce dernier devrait connaitre un vif succès. Mais un drame touche l’équipe, Debbie Reynolds, l’actrice principale, est retrouvée assassinée dans son hôtel. La police enquête, et les soupçons se portent très rapidement sur Ali Bagherzadeh, régisseur général du film. En effet, sa fameuse casquette rouge est retrouvée près du corps de la victime. Se sentant acculé, Ali s’enfuit et se réfugie dans le Chalet de Marie-Acanthe Maquia-Weyl, brillante avocate, qui va prendre fait et cause pour le présumé coupable.


L’univers d’Antoine Vétro est aussi un beau clin d'œil aux lieux et aux gens de Gruissan auxquels il rajoute quelques personnages truculents, que l’on retrouve d’un roman à l’autre. A côté d’une légèreté de ton et d’ambiance, l’écrivain déploie les fils de l’intrigue autour de faits de société. La noirceur des faits divers sous la lumière du soleil ; derrière le paradis se cachent parfois quelques enfers, le pari de l’oxymore est réussi par Antoine Vétro. Gageons que quelques personnages au caractère bien affirmé reviendront dans les prochaines pages de l’auteur.

Début du livre « Chignon banane à la Catherine Deneuve ou chignon façon Brigitte Bardot ? Quand on a des cheveux d’un blond vénitien naturel, pas roux mais presque, blond vénitien, longs, bouclés, épais, rebelles, un chignon c’est chic. »


Extrait « Le meilleur boucher, monsieur Azibert, est à deux kilomètres à vol d’oiseau, mais après la longue ligne droite et le rond-point de la gendarmerie, je dois contourner les étangs, l’avant-port, le port. Arrivée au rond-point, mon téléphone sonne, c’est Nicole, ma secrétaire, je décroche, m’arrête sur le parking derrière la gendarmerie. »


Extrait « En travers de moi-même je me marre, sur mon visage ravagé, grêlé par une variole attrapée quand j’étais petit me disait ma mère, mais je sais, comme elle était toujours soule, qu’elle confondait savon liquide et dissolvant à ongles pour me laver, c’est ma mère-d’accueil qui m’a raconté ça y-a pas longtemps, et sur mon visage ravagé on voit pas que je me marre, mais je me marre de les voir tous là, soit morts de trouille soit persuadés qu’ils vont me trouver ! »

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