📙 [𝓒𝓱𝓻𝓸𝓷𝓲𝓺𝓾𝒆] Les contes suspendus – Capitale du Sud 3

De Guillaume Chamanadjian, aux éditions Aux Forges de Vulcain, 2023

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Une fin magistrale pour la trilogie « Capitale du Sud » de Guillaume Chamanadjian. A nouveau, la magie s’opère et l’auteur a su m’embarquer vers une fantasy décalée, dans laquelle la magie mystérieuse et troublante n’est pas omniprésente. J’ai retrouvé avec plaisir l’ensemble des héros et découvert d’autres personnages qui semblent venir d’une autre trilogie... Car suprême plaisir, il existe un pendant à cette saga, trois romans « Capitale du Nord » écrits par Claire Duvivier, autant vous dire, que cette nouvelle aventure romanesque va rejoindre mes prochaines lectures.

Accusé du meurtre de deux duc, Nox vit désormais à la tour de Garde, bien loin de Gemina. Il a quitté la capitale du sud alors que la guerre civile y fait rage pour trouver la sérénité dans un domaine dont il souhaite faire valoir ses droits. Avec son ami Symètre, ils reconstruisent la tour de Garde et accueillent tous ceux qui, rejetés, cherchent un lieu où il n’existe plus de castes, d’aristocratie et de règles inégalitaires. Malheureusement, ses ennemis ne comptent pas le laisser tranquille et useront de tous les stratagèmes pour lui nuire.

Sous un fond de jeu de plateau (qu’il faudrait peut-être éditer), une partie diabolique s’est jouée entre les différents protagonistes. Guillaume Chamanadjian nous fait partager aussi à travers ses lignes une fantasy humaniste, dans laquelle le héros aspire à autre chose que de conquérir un royaume, des richesses ou des femmes. Ce chemin parallèle est pour le moins enthousiasmant et introduit une certaine modernité dans le genre.

❓Connaissez-vous la trilogie Capitale du Nord de Claire Duvivier ?

𝓓𝒆́𝓫𝓾𝓽 𝓭𝓾 𝓵𝓲𝓿𝓻𝒆 « La ligne des murs ciselait les nuages en une série d’angles improbables piquetés de taches sombres : des herbes folles qu’on devinait au loin dans les replis de la pierre. Comme des ombres mouvantes sur un tableau, des silhouettes d’oiseaux glissaient en silence entre les rayons de soleil qui perçaient la brume. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Il y avait autre chose. Je me penchai sur la faille aux rebords encore luisants d’eau de pluie et plissai les yeux. J’vais déjà vu ce genre de fanions, les longues robes à traîne qu’une jeune fille reprisait, assise sur une couche, les étals de masques animaliers… Je n’avais pas sous les yeux une simple délégation, mais une véritable troupe de théâtre sycte !»

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Sois le bienvenu sur ces terres,

Toi qui n’as nulle part ailleurs où aller,

Toi qui fuis tant les querelles de voisinage que les champs de bataille,

Toi qui as de la naissance, toi qui n’en as pas,

Toi qui n’as pas de biens, toi qui en as,

Vous tous qui souhaitez vivre dans la paix,

La Demoiselle et le Commis vous invitent à poser les fondations de notre tour de Garde. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Et soudain, je le perçus. C’était comme un timide pépiement qui louvoyait dans la foule. Une rumeur à la fois sautillante et fuyante. Un écho qui rebondissait de l’un à l’autre, grésillait avec les brochettes de porc rôti, ricochait sur les peaux tendues des tambours, glissait dans les poudres scintillantes, s’élevait et retombait en même temps que les éclats de voix.

Le chant de la tour de Garde. »

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Cela m’a toujours… interpellée. Vous n’êtes pas idiot, mais agissez toujours comme un enfant. Même ce… domaine. La tour de Garde… vous faites tout pour qu’elle soit à votre image. Une douce utopie. Pourtant… vous devriez savoir… les gens sont faibles. Ils détournent les idéaux… tentent d’en tirer profit. Votre utopie est vouée à l’échec… Parce qu’il ne peut en être autrement… quand vous y mettez les gens. »