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Les enchantements d'Ambremer

De Pierre Pevel, aux éditions Folio, 2015

J’ai toujours été attiré par l’ambiance steampunk, l’esthétique dégagée par les images magiques que ce type de fiction véhicule. Bercé par certains romans de Jules Verne et par Voies d’Anubis de Tim Powers, j’ai voulu découvrir d’autres livres dans ce thème. Le hasard m’a porté sur Le Paris des Merveilles de Pierre Pevel. Je ne suis pas déçu, mais pas tout à fait emballé car même si l’écriture est très agréable et l’imagination débordante, il m’a manqué un peu de frisson dans le traitement du scénario. Malgré ce, je vais acquérir le tome 2 des aventures du mage Griffont et de sa pétillante compagne Isabel de Sain-Gil.


A Paris, au début des années 1900, Louis Griffont est un mage reconnu. Le patron d’une maison de jeux le sollicite pour enquêter sur l’étrange chance d’un joueur. Ses recherches le mèneront sur un mystérieux trafic d’objets magiques mais aussi sur le chemin d’assassins et de gargouilles tueuses. De son côté Isabel de Saint-Gil, vit de ses forfaits grâce à ses dons en magie. Les routes de Louis et d’Isabel vont se croiser pour le meilleur et pour le pire.


Ce livre est aussi une belle balade dans le Paris alternatif des années d’avant la première guerre mondiale. On y croise des personnages connus comme Lord Dunsany, auteur de La fille du roi des elfes, que j’avais beaucoup apprécié. Le steampunk, cette branche de la SF, est un véritable « enchantement » quand on apprécie Jules Verne, Arthur Conan Doyle ou Edgar Rice Burroughs. Mais au-delà du romanesque, Pierre Pevel fait preuve aussi d’une véritable connaissance de cette époque ce qui rajoute au plaisir.

A noter, une nouvelle complète ce roman « Magicis in Mobile » rappelant un chapitre de Vingt mille lieues sous les mers.




Le Steampunk est un mouvement culturel qui mêle l’esthétique et la technologie du XIXème siècle à des éléments de science-fiction. Les faits se déroulent dans une réalité alternative où le progrès technologique est basé non pas sur l’électricité, mais sur la machine à vapeur.


Le steampunk, un monde de vapeur

La vapeur (steam en anglais) est un élément central du steampunk. En effet, la technologie mise en scène dans cet univers est généralement aussi avancée que celle de notre monde moderne, sauf qu’elle utilise la vapeur comme source d’énergie, et non pas l’électricité, le gaz ou le pétrole. En conséquence, la technologie steampunk adopte un look rétro qui rappelle l’époque de la révolution industrielle.

Comme le dit si bien Douglas Fetherling, « le steampunk est un genre qui imagine jusqu’à quel point le passé aurait pu être différent si le futur était arrivé plus tôt. »


Esthétiquement, le steampunk trouve son inspiration dans la mode de l’époque victorienne (1837-1901) en Angleterre, mais aussi dans celle de la Belle époque (1871-1914) en France ou de la guerre de sécession (1861-1865) aux Etats-Unis. En outre, les costumes de ces époques sont souvent modernisés par l’ajout d’éléments mécaniques aux engrenages apparents.



Et le punk dans tout ça ?

Pour comprendre la place du Punk dans le steampunk, il est nécessaire de remonter aux origines du genre. La première apparition du terme « steampunk » date de 1987, dans une lettre de l’écrivain américan Kevin Jeter adressée au magasine Locus. En plaisantant, l’auteur utilise le mot steampunk pour définir les fictions victoriennes qu’il écrit avec ses acolytes Tim Powers et James Blaylock. Le terme « punk » est surtout là pour faire office de référence parodique au Cyberpunk, car l’idéologie libertaire du punk est beaucoup moins prononcée dans le Steampunk que dans le Cyberpunk.


Le steampunk est devenu aujourd’hui un genre à part entière, présent sur tous les supports culturels (cinéma, séries TV, jeux vidéo…). C’est également un art de vivre pour certains. D’ailleurs, les passionnés de steampunk sont appelés des Steamers, ou Vaporistes en France.


Le grand public connaît le steampunk, mais il ne le sait pas encore…

Le mot “steampunk” reste encore assez méconnu. Par contre, le genre et son esthétique sont familiers du grand public à travers différentes œuvres.

Tout d’abord, on pourrait presque classer certains romans de l’illustre Jules Verne dans la catégorie steampunk. En effet, dans Vingt mille lieues sous les mers, le Nautilus est un sous-marin futuriste évoluant dans une époque classique (1867-1868). Mais ce classique de la littérature française ayant été écrit au XIXe siècle, on le qualifiera plutôt de roman de science-fiction.


On pourrait également citer Les mystères de l’Ouest. Dans cette célèbre série télévisée, ainsi que dans son adaptation au cinéma, 2 agents secrets parcourent le Far-West des années 1870 et utilisent des inventions anachroniques pour combattre leurs adversaires.

De même, le comics et le film La ligue des gentlemen extraordinaires figurent parmi les œuvres steampunk les plus connues. En BD, nous avons aussi Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec de Jacques Tardi. Enfin, le steampunk a fait de multiples apparitions vidéo-ludiques. BioShock Infinite (2013) est par exemple un parfait représentant du genre.


Début du livre « Entraîné par toute la puissance de son énorme locomotive à vapeur, l’express reliant Saint-Pétersbourg à Varsovie traverserait la nuit étoilée tel un monstre aveugle que rien ne semblait pouvoir retenir. C’était une masse sombre qui déferlait dans la campagne polonaise avec des bruits de forge mécanique et, de loin en loin, un coup de sifflet strident à l’approche des gares villageoises qu’elle franchissait sans ralentir, emplissait d’un vacarme furieux et abandonnait aussitôt à un silence bouleversé où flottait, fugitives, des nuées de scories incandescentes. »


Extrait « Près d’elle, une forme longtemps immobile bougea. Il s’agissait d’une gargouille, statue vivante et maléfique qui, depuis le toit d’un monument funéraire veillait sur sa maîtresse tout en guettant le ciel étoilé. Chacun de ses mouvements crissait. Craquelée telle une coulée de lave qui refroidit en surface, sa peau de pierre laissait voir par les interstices une masse rougeoyante. Hirsute, cornu et grimaçant, ses ailes repliées dans le dos, le monstre était armé de griffes immenses et de crocs saillants. Un souffle rauque animait son torse. »


Extrait « Un train roulait aux marges de ce monde. Il franchissait le néant sur des rails qui naissaient sous ses roues et s’évanouissaient dans son sillage. Sa locomotive était en tout point semblable à celles du vieux Far West, avec son déblaie-voie en biseau, sa grosse lanterne ronde fichée comme un œil à l’avant du cylindre, sa cheminée joufflue et son chariot à charbon. Elle crachait un panache scintillant qui s’effilait au long des wagons comme une crête. »

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