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Mafioso

De Ray Celestin, aux éditions Cherche-Midi, 2019

J’ai eu l’heureuse surprise de découvrir que Ray Celestin comptait écrire un quatrième volet de cette fresque américaine autour du jazz et du crime. Mafioso, le 3ème tome me replonge dans l’écriture de Ray Celestin, dans laquelle les mondes se croisent, personnages connus ou inconnus. Des histoires parallèles nous guident vers une fin commune, c’est le plaisir de parvenir au dénouement par des chemins délibérément incompatibles. Parfois, des intérêts des gangsters et des honnêtes gens se confondent pour une justice qui apaise le commun des mortels.

Après La Nouvelle-Orléans, Chicago, Ida Davis détective se retrouve à New-York en 1947. La guerre est finie, mais le crime organisé est florissant. Pourtant, un massacre particulièrement horrible, au cœur de Harlem, implique la Mafia, la police, des personnalités et d’anciens soldats revenus d’Europe. Une course contre la montre s’engage face à des assassins au sang-froid, l’implacable glaive de la justice et la mort.

Même si Ray Celestin avoue avoir un peu triché avec les dates, il s’inspire de faits réels pour construire ce roman noir. New York est l’épicentre d’un monde qui bascule économiquement et culturellement, à la sortie de la 2ème guerre mondiale. L’Amérique impose, désormais, son mode de vie sur une grande partie de la planète. Ray Celestin rapporte l’ascension et le déclin d’artistes, la naissance de l’industrie des loisirs, l’apogée du crime organisé. Pourtant son roman tient en haleine le lecteur d’un bout à l’autre.

Rothko

Mark Rothko n’était pas son vrai nom Rothko est né en Lettonie sous le nom de Marcus Rothkowitz.

Hans Hofmann était son professeur Pour Hofmann, peintre allemand, l’opulence de la couleur et de la surface sont des signes d’une personnalité hédoniste. Il aura fortement influencé Rothko, qui reprend ses grands carrés et superpositions de couleurs à sa façon.

Rothko était professeur pour enfants Mark Rothko enseigna en effet le dessin aux enfants du Jewish Center de Brooklin, et ce de ses 28 à 49 ans.

Il est un membre éminent du Colorfield Painting C’est Clément Greenberg qui identifie en premier le courant du Colorfield Painting, branche de l’art abstrait qui signifie littéralement : « peinture des champs de couleur ». Toutefois Mark Rothko rejette toute étiquette qu’il juge « aliénante », pour lui la couleur n’était « qu’un instrument » à une création plus importante.

87 millions de dollars C’est le prix d’adjudication de l’œuvre Orange, Red, Yellow (1961) lors d’une vente aux enchères en mai 2012.

Mark Rothko détestait l’idée que les spectateurs puissent être dérangés par d’autres œuvres que les siennes

Mark Rothko se considérait comme un « faiseur de mythe »

Fervent lecteur de philosophie et d’ouvrages antiques, son art s’orientait vers un goût pour la tragédie mythique, voire même mystique. Selon lui, « L’expérience tragique ragaillardie est pour moi la seule source d’art »

Mark Rothko déplace sciemment le centre d’intérêt : acte de voir et non plus acte de comprendre. Selon Rosenblum en 1961, Mark Rothko réussit à nier l’individuation personnelle grâce à cet effacement du soi et par conséquent rend son œuvre plus « sublime » encore!

Un anévrisme l’empêchant de peindre des grands formats le poussa à se suicider


Début du livre « Venez voir tous ces vampires. Regardez-les traîner sur Times Square. Regardez ce grouillement empressé sous l’ordre des étoiles. Les putes, les macs et les junkies, les dealers, les vendeurs à la sauvette, les arnaqueurs, ceux qui jouent des coudes ou du couteau, les grandes gueules, les poules dépouilleuses de poivrots, les détrousseurs d’ivrognes, les fugueurs, les flâneurs et les clodos, ceux qui claquent leur pognon et les pouilleux qui n’en ont pas. Ils se retrouvaient tous là, attirés comme des mouches jusqu’au cœur de la plus grande ville du monde par l’éclat des néons, le frénésie du jazz, l’appât du gain. »

Extrait « Quand Costello était gamin, les hommes de son quartier quittaient leurs pauvres taudis chaque matin et allaient jusque dans le Queens et le Bronx pour poser des briques qui allaient constituer les taudis d’aujourd’hui. Les Italiens avaient les pires boulots de l’époque : ils creusaient des tunnels, travaillaient dans les égouts ou étaient éboueurs. C’était pour ça que de nombreux mafiosi prétendaient toujours travailler dans la gestion des déchets. Et aujourd’hui, ces mêmes taudis construits par les hommes que Costello avait connus enfant, on les démolissait pour les remplacer par ce qui semblait être la solution aux problèmes de logement à New York : de grandes barres d’immeubles à petits loyers, avec peu de criminalité, beaucoup d’étages et encore plus d’illusions. »

Extrait « Greenwich Village la nuit, c’était quelque chose. Les clubs de be-bop, les lofts d’artistes, les boîtes à homos, les piaules de camés, les spectacles comiques, les bars qui ne fermaient jamais. On pouvait y passer une heure ou trente ans. »

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