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📙 [𝓒𝓱𝓻𝓸𝓷𝓲𝓺𝓾𝒆] My absolute darling

  • jmgruissan
  • 16 juil.
  • 3 min de lecture

De Gabriel Tallent, aux éditions Gallmeister, 2017


🔥🔥🔥

Ce que l’on peut dire en premier lieu, un roman très puissant dans la narration et le thème principal abordé. Car il faut en parler de suite sans « spoiler » le livre, il s’agit d’une relation, entre amour et haine, d’une enfant vis-à-vis d’un père incestueux. La force de l’auteur réside dans l’introspection de Turtle, cette adolescente qui vénère son père malgré un état de tension permanent entre eux. Une vénération réciproque qui conduit à des situations complètement folles et écœurantes. C’est d’ailleurs ce dernier point qui a énormément altéré mon point de vue sur un livre largement plébiscité, un écœurement certainement dû a des situations malheureusement trop entendues dans nos sociétés.

 

Au cœur de la forêt californienne, proche de Mendocino, vivent Turtle, 14 ans, et son père. Lui ressemble à un survivaliste et entraine sa fille à être prête à toute éventualité. Après le collège, elle s’entraine à démonter et remonter des armes et à tirer. Quant à sa vie sociale, elle se réduit à des relations très distantes avec les autres élèves et son enseignante . Malgré sa force de caractère incroyable, elle est sous la coupe de ce père possessif, jaloux, violent et abusif. Tiraillée entre sa volonté de sortir de cet enfer et son amour pour son père, petit à petit l’enfer va devenir de plus en plus oppressant.

 

Même si ce roman traite de violence familiale, d’inceste et de manipulation, il porte en lui aussi beaucoup d’espoir et de force face à l’adversité. Cette résilience dont fait preuve la petite Turtle dans son univers qui semble sans issues. Il existe aussi des gens qui se proposent d’aider sans attendre un retour, là aussi c’est une des puissances de l’humanité. Je comprends le succès de ce livre, qui m’a aussi beaucoup dérangé.

 

❓Comment avez-vous perçu ce roman  ?



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𝓓𝒆́𝓫𝓾𝓽 𝓭𝓾 𝓵𝓲𝓿𝓻𝒆 « La vieille maison est tapie sur la colline, avec sa peinture blanche écaillée, ses baies vitrées, ses frêles balustrades en bois envahies de sumac vénéneux et de rosiers grimpants. Leurs tiges puissantes ont délogé les bardeaux qui s’entremêlent désormais parmi les joncs. »

 

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𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Elle serpente parmi les myrtes et les frondes couleur rouille. Elle atteint le ruisseau rocailleux, le remonte en pataugeant, les pieds engourdis par le froid. Les arbres se dressent, noirs sur la voûte céleste constellée d’étoiles. Elle pense, Je vais rentrer, maintenant. Retourner dans ma chambre. J’ai promis, et promis, et promis encore, et il ne supportera ^pas  de me perdre. A l’est, le cours d’eau scintille dans la pénombre sauvage. Elle reste là longtemps à respirer, à absorber le silence. Puis elle avance. »

 

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Turtle tourne les talons et continue, et elle pense, Ce n’est pas moi, ça, ce n’est pas ce que je suis, c’est Martin, c’est un truc que fait Martin – il a le chic pour trouver ce détail que l’on déteste en soi, et lui donner un nom. Elle pense, Bon sang, c’était du Martin tout craché, railleur, condescendant, ce n’était pas moi. Elle boite dans l’allée, s’assied et écrase son visage contre le vinyle du siège de devant. Elle pense, C’est la part de lui que je déteste le plus, la part que je méprise, et j’ai saisi l’occasion et elle m’est venue si facilement. Bon sang, elle pense, bon sang. Puis elle pense, Et alors, et alors qu’est-ce que ça fait si je suis misogyne ? Je n’ai jamais aimé les femmes, de toute façon. »

 

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « Il lui disait « Quand une petite puce connaît le nom d’une chose, elle pense tout savoir à son sujet et elle ne regarde plus. Mais un nom ne veut rien dire, et affirmer que tu connais le nom de quelque chose revient à avouer que tu ne sais rien, moins que rien. » Il aimait dire : « Ne pense jamais que le nom est la chose, car il n’y a que la chose qui existe, les noms ne sont que des pièges, des pièges pour t’aider à t’en souvenir. » »

 

𝓔𝔁𝓽𝓻𝓪𝓲𝓽 « - Il n’est pas toujours parfait ? Répète Jacob. Turtle, ton père est un immense, un titanesque, un colossal enfoiré, un des pires qui aient jamais vogué sur les mers de verveine citron, un enfoiré de première dont les profondeurs et l’ampleur de l’enfoiritude dépassent l’entendement et défient l’imagination. »

 






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